L'observateur de l'agence Bloomberg Léonide Berchidski écrit que l'Allemagne a mobilisé l'Europe en faveur des sanctions antirusses, mais qu'elle-même ne les observe pas avec un zèle particulier.
"Les dirigeants allemands soutiennent ces mesures inefficaces essentiellement pour complaire aux Etats-Unis et ont raison de ne pas vouloir souffrir à cause d'elles", signale l'auteur de l'article.
Il évoque également le projet Nord Stream-2 qui "contredit l'esprit des règles énergétiques de l'UE visant à diversifier les livraisons de ressources énergétiques". La chancelière Angela Merkel maintient que le projet du gazoduc est une initiative commerciale privée. D'autant plus que l'Allemagne a besoin de davantage de gaz naturel pour renoncer au charbon et remplir le plan de transition vers des sources d'énergie écologiques.
Certains politiques européens, plus particulièrement le premier ministre d'Italie Matteo Renzi, accusent l'Allemagne d'hypocrisie. L'observateur de Bloomberg écrit cependant que les sanctions ne sont qu'une déclaration politique.
"Cette année, le poids des sanctions purement économiques n'a représenté que 10% dans la récession de l'économie russe, soit environ 0,3% du PIB. Elles ont réduit les possibilités des banques et entreprises russes d'emprunter à l'étranger et ont ainsi ralenti leur croissance. En fin de compte, ces banques et entreprises ont remboursé leurs dettes en dollars et en euros, ce qui n'a fait que favoriser leur assainissement financier face à la précarité du rouble. Aucun autre effet tangible n'a été remarqué", note-t-il.
"Les sanctions étaient une idée des Etats-Unis; la Maison blanche a apprécié le soutien de Merkel", ajoute l'auteur. Les sanctions contre la Russie ont permis aux alliés des Etats-Unis de faire front commun. Cette mesure a déjà apporté des fruits et "il n'était pas pratique d'obliger les entreprises allemandes à payer leur prix". L'auteur estime que trop de zèle de la part du gouvernement aurait été une mesure excessive et contre-productive.