J'ai pu rencontrer Andreï Kontchalovski, le mythique réalisateur russe qui a répondu à mes questions pour Sputnik.
Ksénia Lukyanova: Le festival s'appelle «Quand les Russes aiment», quand on parle d'amour, cela attire beaucoup…
Andreï Kontchalovski: Je pense que le nom d'un festival importe peu, ça aurait pu être juste un festival du cinéma russe, c'est
KL: Quelle est votre relation avec la France et avec Paris plus particulièrement?
AK: J'ai passé assez de temps à Paris, de bons moments et des moments difficiles, cette ville m'est chère, je l'aime, c'est certain, et je l'ai toujours aimée. Mais j'ai commencé à aimer Paris grâce à Godard, grâce à ses films, il avait tourné beaucoup de ses films à Paris. Et mon Paris, c'est le Paris de la Nouvelle Vague…et celui d'Hemingway.
KL: D'après vous, comment les relations entre la France et la Russie ont-elles changé dernièrement?
AK: Les Etats-Unis ont ordonné à la France de ne plus être amis avec la Russie, c'est tout. Quand la France et l'Europe arrêteront de faire ce que leur demandent les USA, quand il sera devenu impossible de dicter sa politique à l'Europe, alors la situation géopolitique changera aussi, mais aujourd'hui c'est comme ça.
KL: D'après vous, pourquoi est-ce qu'on regarde si peu de films russes en Europe?
AK: On ne regarde même plus beaucoup de films italiens en Europe, parce que le marché mondial du cinéma a été repris par Hollywood. Par exemple la Chine n'a pas laissé entrer le cinéma hollywoodien chez elle; mais l'Europe l'a laissé entrer, et elle va en payer le prix. J'appelle ça coca-colonisation. L'Europe va bientôt payer le prix de cette coca-colonisation.
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