"D'après mes estimations, Daech est coupable du génocide de groupes de population tombés sous son contrôle. Il s'agit de Yézidis, de chrétiens et de chiites", a-t-il déclaré aux journalistes.
"Il est important de mettre un nom sur ces crimes, mais l'essentiel, c'est de les faire cesser", a précisé le secrétaire d’État américain.
"L'EI affirme lui-même qu'il commet des génocides, des faits confirmés par son idéologie et par ses actions", a insisté M. Kerry.
Le Congrès américain a chargé le département d’État de déterminer si les actions du groupe terroriste pouvaient être considérées comme un génocide. La Chambre des représentants avait déjà adopté une résolution accusant Daech de crimes de guerre et de crimes contre l'Humanité.
"Ce qui se passe en Syrie et en Irak, ce sont des attaques systématiques contre les minorités ethniques et religieuses", a déclaré Paul Ryan, président de la Chambre des représentants. La dernière fois que l'administration américaine a constaté un génocide, c'était en 2004: les autorités du Soudan ont été reconnues coupables de génocide suite à l'écrasement de l'insurrection au Darfour.
En 2014, le groupe djihadiste État islamique a commencé à intensifier son activité dans la région du Proche-Orient en cherchant à créer un califat sur les territoires irakiens et syriens tombés sous son contrôle. Selon les données de la CIA, près de 30.000 personnes venant de 80 pays du monde combattent aujourd’hui dans les rangs de l'EI.
Néanmoins, selon les experts, lors des 14 derniers mois, Daech a perdu le contrôle de près de 22% de ses territoires en Syrie et en Irak.
La Syrie est le théâtre d'un conflit armé depuis mars 2011. Selon l'Onu, dont les dernières statistiques remontent à 18 mois faute de données, cette guerre a déjà fait plus de 250.000 morts et poussé des millions de personnes à l'exil.
La Russie et les États-Unis ont convenu d'un cessez-le-feu en Syrie à compter du 27 février à minuit. Les frappes contre Daech, le Front al-Nosra et d'autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu se poursuivront néanmoins.