M.Stephenson, qui a vécu en Turquie pendant 25 ans, a été arrêté mardi quand il s'est rendu au commissariat de police pour avoir des nouvelles de ses collègues arrêtés, suite à une lettre ouverte au président du pays. En janvier, ces derniers avaient signé une pétition demandant au président Erdogan d'arrêter l'opération militaire contre les Kurdes dans le sud-est du pays.
Une fois au commissariat, M.Stephenson a été accusé d'avoir fait de la propagande en faveur des rebelles kurdes, car il avait prétendument diffusé des invitations pour les célébrations de Norouz, fêté par les Kurdes.
Selon lui, l'arrestation de trois intellectuels turcs parmi les signataires de la pétition éloigne encore plus la Turquie d'un processus de paix sur son territoire.
"Je pense que c'est une grande erreur de la Turquie car ils (les scientifiques — ndlr) ont signé afin d'établir la paix. Leur arrestation est un grand retour en arrière sur notre route vers une vie pacifique", a estimé M.Stephenson.
Il a précisé qu'il ne faisait pas de propagande, qu'il ne s'agissait que de l'invitation d'un parti politique à la fête de Norouz. "J'ai toujours voulu la paix et je me suis toujours prononcé pour la paix", a-t-il souligné.
Selon le scientifique britannique, l'atmosphère de pression qui règne sur la Turquie aura des effets non seulement sur les cercles scientifiques, mais aussi sur tout le pays. "La Turquie a besoin de paix. Je dis cela en tant que professeur qui a vécu ici pendant 25 ans. J'ai beaucoup fait pour favoriser cela et cela est très important pour moi", a-t-il déclaré.
La pétition signée par des professeurs d'universités et des académiciens turcs en janvier était très critique à l'égard du président Erdogan. Elle mettait aussi en garde contre le "terrorisme aveugle" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Selon la pétition, "le régime d'Erdogan, qui cherche à profiter des désordres qu'il a lui-même provoqués dans le pays (et cette situation rappelle celle du coup d'État du 12 septembre 1980), ne pourra pas exercer des pressions dictatoriales sur les académiciens et le peuple turc, qui sont loin de soutenir l'idéologie officielle.