Aucune procédure pénale n'a été ouverte contre les militaires américains, suite au bombardement de l'hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz. Les sanctions infligées à 12 hommes de troupes et sergents revêtent un caractère disciplinaire. Aucun général n'a été puni, rapporte Associated Press, citant des sources au sein des forces armées des États-Unis.
Ce bombardement est considéré en Afghanistan comme un crime de guerre.
L'agence Sputnik a demandé à Kabir Ranjbar, juriste, militant des droits de l'homme et président de l'Union des juristes démocrates d'Afghanistan, de commenter cette décision de la justice américaine.
"Tout porte à croire qu'il s'agit d'un crime de guerre. Même de hauts responsables américains n'ont pas approuvé ces frappes aériennes et ont réclamé une enquête minutieuse. Le peuple afghan est toujours sous le choc: il ne comprend pas pourquoi il a fallu bombarder un bâtiment civil non protégé. Le commandement de l'Otan savait pourtant qu'il s'agissait d'un hôpital", a déclaré Kabir Ranjbar.
"Au lendemain de cette tragédie, j'ai déclaré que les coupables ne seraient jamais punis. Le fait est que la législation pénale afghane est conçue de telle sorte qu'elle empêche les juridictions locales de prendre des décisions indépendantes. Ce n'est pourtant pas le cas des officiers militaires et civils américains qui agissent sur notre territoire. Ils respectent leurs propres lois et pas les nôtres. La plupart des procès intentés à leur encontre se soldent par des relaxes. Pire, de nombreuses instructions judiciaires portant sur leurs crimes atroces se déroulent dans leurs pays", a constaté l'interlocuteur de l'agence.
"Cela signifie donc que les intérêts des Afghans ne sont pas protégés", a conclu le juriste.