L'État insulaire, dont le système financier semblait complètement paralysé il y a seulement trois ans, a réussi à surmonter rapidement les conséquences d'une profonde crise avec l'aide des institutions européennes, montrant ainsi l'exemple à de nombreux autres pays en crise.
Le ministre chypriote des Finances Haris Georgiades a envoyé au FMI une lettre annonçant que son pays avait terminé les réformes avant la date butoir officielle du 14 mai 2016. La directrice du FMI Christine Lagarde a félicité la population et les autorités de Chypre de ce succès économique, réalisé grâce au programme spécial et à l'utilisation de l'aide internationale. Selon elle, le système bancaire chypriote repose désormais sur des "fondations bien plus solides". Le FMI et l'Eurogroupe ont réagi positivement au fait que Nicosie ait réussi à se passer de 30% des fonds alloués.
Hormis le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) ont également participé au sauvetage de l'économie chypriote après la profonde crise bancaire qui l'avait frappée en 2013. Au total, Nicosie a reçu une aide de 10 milliards d'euros. La "troïka" des créanciers avait apporté son aide à Chypre en échange d'un durcissement de la politique économique intérieure — les autorités ont dû prendre des mesures économiques impopulaires en impliquant notamment la restructuration du système bancaire.
Le secteur bancaire a été transformé: plus réduit, il est aussi plus solide et fonctionne sous le contrôle et le suivi du régulateur. Ce succès s'explique également par la réorientation stratégique du monde des affaires et des services financiers, qui ne reposent plus sur un secteur bancaire hypertrophié ou sur des dépôts étrangers trop élevés.
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