De nombreux économistes considèrent cette idée comme absurde mais Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), n'est manifestement pas du même avis. En évoquant la semaine dernière la politique monétaire et de crédit de la BCE, il a salué l'idée et dit "suivre attentivement" cette perspective.
Cette déclaration inattendue, dans le contexte actuel difficile, pourrait témoigner d'une déception de la BCE par rapport aux moyens plus traditionnels d'encouragement de la croissance tels que la réduction du taux régulateur, l'assouplissement monétaire ou les taux d'intérêt négatifs.
Ce schéma est très simple et repose sur deux principes pour réussir: le transfert direct d'argent et le fait qu'il soit immédiatement dépense — ce qui n'est pas garanti.
Comme personne n'est en mesure d'ordonner aux citoyens comment et à quoi dépenser cet argent, leur attitude dépendra de facteurs subjectifs tels que l'éducation, les habitudes, la mentalité ou encore les particularités nationales.
La distribution d'argent ne serait donc avantageuse que pour l'économie des pays dont les citoyens préfèrent dépenser au lieu d'économiser, par exemple en Italie. En ce qui concerne l'Allemagne ou les pays scandinaves, l'utilité du "helicopter money" est beaucoup moins flagrante.