Les négociations de paix syriennes censées s'ouvrir ce lundi à Genève s'annoncent ardues, étant donné que les deux camps ne semblent pas prêts à faire le moindre compromis sur une question cruciale du conflit qui fait rage depuis cinq ans: l'avenir du président Bachar el-Assad.
La Russie dont l'intervention militaire en Syrie a permis au gouvernement syrien d'engranger d'importants succès face aux rebelles, a de son côté accusé la Turquie d'"expansion rampante" au-delà de sa frontière avec la Syrie. Elle a insisté une nouvelle fois sur la "nécessité" d'inclure les Kurdes dans les négociations de paix.
Si la récente coopération entre les Etats-Unis et la Russie a permis à la fois de réduire le niveau de violence ces dernières semaines, à la faveur notamment d'un accord de cessation des hostilités entré en vigueur le 27 février, et d'ouvrir la voie aux discussions prévues à Genève, les positions du gouvernement et de l'opposition semblent laisser peu de place à un règlement négocié.
La Russie et l'Iran, alliées du président syrien Assad, auront à démontrer que le gouvernement de Damas est prêt à respecter ses engagements, ont précisé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, à l'issue d'une réunion à Paris sur la Syrie.
La guerre en Syrie qui a débuté en mars 2011 s'est transformée en un conflit complexe impliquant une multitude d'acteurs locaux et internationaux. Elle a fait plus de 270.000 morts, poussé plus de la moitié de la population à quitter son foyer et provoqué une importante crise migratoire.
Les discussions qui s'ouvrent lundi à Genève se tiendront dans un contexte radicalement différent en raison d'une trêve sur le terrain entre les rebelles et le gouvernement.
Initié par les Etats-Unis et la Russie et entré en vigueur le 27 février, ce cessez-le-feu tient malgré des violations, et l'Onu avec ses partenaires ont pu apporter de l'aide à près de 250.000 personnes vivant dans des zones assiégées, une assistance réclamée par l'opposition.