La situation est dans l'impasse.
Fin 2015, le parti Droit et Justice — qui avait remporté les élections et obtenu la majorité au parlement polonais — a mené une réforme qui restreignait le pouvoir du Tribunal constitutionnel, l'unique organisme en droit de procéder à une expertise juridique des lois adoptées. Cette décision avait provoqué une forte réaction dans le milieu juridique et au sein de l'opposition. Début janvier, le Comité de défense de la démocratie d'opposition avait fait descendre dans la rue des dizaines de milliers de personnes dans les grandes villes du pays: près de 50 000 Polonais avaient manifesté rien qu'à Varsovie, selon la mairie.
La prochaine étape devait être la publication de ce verdict au Journal officiel, qui entérinerait son entrée en vigueur. Sachant que les décisions du Tribunal constitutionnel sont définitives, obligatoires et indiscutables. Mais le fait est que c'est le gouvernement qui est chargé d'exécuter ces décisions. Et la première ministre Beata Szydlo, dont les ministres ont initié la réforme en question, a annoncé immédiatement après l'annonce du verdict qu'elle n'avait pas été rejetée par le Tribunal constitutionnel mais seulement par certains juges. C'est pourquoi, d'après elle, le verdict n'a pas été publié. Le journal Gazeta Wyborcza explique que le Tribunal constitutionnel aurait jugé de la légitimité de la réforme selon la Constitution et non selon la nouvelle procédure contenue dans cette même réforme.