Obama distribue des accusations : une pour Sarkozy, une pour Cameron

© AFP 2024 MARKUS SCHREIBER Barack Obama et Nicolas Sarkozy. Archive photo
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Le temps de la présidence de Barack Obama s’écoule, ce sont Clinton et Trump désormais au centre de l’attention, mais POTUS a toujours une carte dans sa manche pour faire parler de lui.

e présent est pris par de nouveaux arrivants mais le passé demeure à sa disposition. Une interview volumineuse parue dans The Atlantic hier, expose ce qui a été fait durant ces 7 dernières années par les US.

Libye - Sputnik Afrique
Crise libyenne: Obama s'en prend à Sarkozy et Cameron
​Focus sur la crise libyenne: d'après le chef d'état américain, les responsables des conséquences dévastatrices de l'opération militaire de 2011, sont Nicolas Sarkozy et David Cameron. Le premier, selon Obama, se vantait trop de succès qui n'étaient pas les siens mais ceux des Etats-Unis, et puis, le deuxième a été «distrait par d'autres choses».

Retour en 2011. Il semblerait que la France et le Royaume Uni ont été les initiateurs de la campagne libyenne avant de recevoir ensuite le soutien des Etats-Unis. Mais à l'époque Obama semblait voir la situation sous un autre angle:

« Les USA n'ont pas agi seuls. Une forte coalition multilatérale nous a rejoints: nos alliés les plus proches: des nations comme le Royaume-Uni, la France. En seulement un mois les USA avec nos partenaires ont réussi à mobiliser une large coalition, à assurer un mandat international pour protéger les civils, à stopper une armée en progression, à prévenir un massacre et à imposer une zone d'exclusion aérienne.»

Situation en Libye - Sputnik Afrique
Le Monde: la France mène des opérations secrètes en Libye
Quand le pays a plongé dans le chaos, peu de commentaires entendus de la part du président américain… Ce n'est qu'en mars 2016 que Barack Obama analyse la situation: « j'étais convaincu que les Européens —étant donné la proximité de la Libye- seraient plus impliqués dans le suivi". C'est vrai, les Etats-Unis sont loin de tout, cela expliquerait leur politique étrangère…

Mais encore une fois en 2011, le président américain disait autre chose sur le « suivi »:

« Pour ceux qui remettaient en cause notre capacité de mettre en œuvre cette opération, je veux être clair: les USA ont fait ce que nous avons promis de faire. Cela ne veut pas dire que notre travail est achevé: en plus de nos engagements vis-à-vis de l'OTAN nous allons travailler étroitement avec la communauté internationale pour aider les Libyens qui ont besoins de nourriture pour ceux qui ont faim et d'assistance médicale pour les blessés. Nous utiliserons plus de 33 milliards de dollars gelés sur les comptes de Kadhafi pour reconstruire la Libye. Après tout, cet argent n'appartient pas à Kadhafi, ni à nous. Cela appartient au peuple libyen et nous allons assurer qu'il le recevra ».

L’Occident est venu en Libye pour la détruire - Sputnik Afrique
L'Occident est venu en Libye pour la détruire
Les 33 milliards dont Barack Obama avait parlé, n'étaient probablement pas suffisant pour réanimer un pays après une intervention militaire venue de l'extérieur, ou peut-être se trouvaient-ils, comme Washington, trop loin pour être utilisés…J'ai pu joindre Ian Dunt, analyste politique pour Yahoo UK et rédacteur en chef de politics.co.uk, qui se montre étonné du ton et du timing des propos tenus par Obama:

« Tout ça c'est parfaitement correct, mais ce serait utile s'il reconnaissait un peu sa propre faute dans les évènements. Donc il a tout-à-fait raison en disant que la France et l'Angleterre n'étaient pas entièrement prêtes à ce qui allait se produire après l'offensive, et certainement ils ont perdu tout intérêt pour la région tout de suite après. Sauf que les USA ont fait exactement la même chose. Alors sa logique c'est d'accuser l'Europe en disant: l'Europe c'est à côté de la zone et par conséquent ça sert leurs intérêts. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas. Car cela ne sert pas plus les intérêts européens que les intérêts des Etats-Unis. Alors je crois que cette critique est légitime mais on peut l'appliquer à lui-même. C'est un président sortant et pendant cette période les présidents deviennent plus francs dans la façon de s'exprimer lors des interviews. Et il va probablement essayer de neutraliser les critiques de ses actes que l'on peut juger pas justes. Et c'est une de ces histoires où on a envie de dire que la manière comment ç'a été géré n'a pas été correcte. Alors beaucoup de personnes impliquées dans cette affaire ont voulu s'excuser d'une façon ou d'une autre. Voilà mon interprétation ».

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Situation en Libye: la Maison Blanche dans l’impasse
Thierry Mariani, membre de la commission des affaires étrangères, que j'ai pu joindre, exprime du côté français, son désarroi face aux accusations tardives de la part du chef d'état américain:

« Ce sont des propos qui ne sont pas tellement dignes d'un chef d'état vis-à-vis d'un allié. On général on garde ces propos pour l'histoire 20 ou 30 après, pour ses mémoires, pas pour l'histoire immédiate. Et franchement tenir de tels propos, de la part de Monsieur Obama, ce n'est pas digne d'une chef d'état américain, en tout cas je pense que ça montre à tous ceux qui sont proches des Etats Unis que par moment il faut savoir que ceux-ci ne sont pas d'une fiabilité extraordinaire, sur le propos lui-même je ne sais pas s'il faut rire ou pleurer? parce que franchement en matière de « merdier » pour reprendre le vocabulaire que Monsieur Obama a pris, je crois que les américains nous ont montré l'exemple en Irak, puis avec le Vietnam, et ils étaient toujours les spécialistes pour gagner toutes les batailles mais perdre toutes les guerres depuis 1945, donc ça prouve encore une fois de plus, qu'il n'y a pas que des solutions militaires, et quand on s'oriente vers les solutions militaires on a peut-être un succès médiatiques à court terme, mais qui sont des catastrophe à long terme. Regardez ce qui se passe en Syrie aujourd'hui c'en est un parfait exemple.»

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Les USA préparent une opération terrestre en Libye?
Ces accusations influenceront-elles la relation entre les membres de l'OTAN? Peu probable, puisque dans quelque mois avec la venue du nouveau président américain les choses seront réinitialisées et remises à plat, comme c'était le cas auparavant. Mais qui sait, il reste encore un peu de temps, peut être aura-t-on le droit à de nouvelles accusations de Barack Obama avant qu'il ne rende les clés de la Maison Blanche.

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