Une délégation russe s'est rendue en visite à Paris. Quatre thèmes étaient à l'ordre du jour de cette rencontre: la crise ukrainienne et l'application des accords de Minsk, les questions de sécurité en Europe, la situation en Syrie et au Proche-Orient, les relations bilatérales franco-russes.
Les rapports entre la France et la Russie ont évolué ces derniers temps, et il est d'autant plus précieux de les voir évoluer au niveau des relations entre parlementaires, estime le sénateur Jacques Mezart. Ce dernier espère que le rapprochement entre les deux pays pourra contribuer à la stabilité de l'Europe.
"C'est une excellente chose que les parlementaires russes viennent au sénat de la république française, parce que notre assemblée est très attentive à l'évolution des relations avec la Russie. Parmi nous, nombre de sénateurs souhaitent que des relations entre la France et la Russie retrouvent non seulement un cours normal, mais puissent se développer. Il est indispensable que la Russie et la France se rapprochent et puissent travailler ensemble pour la stabilité de l'Europe dans son ensemble et pour permettre un meilleur développement des uns et des autres", déclare le sénateur.
Le format des rencontres entre les comités spécialisés du sénat français et du Conseil de la Fédération de Russie est mis pour la première fois en pratique, précise le chef de la délégation russe Konstantin Kossatchev. M. Mezart, pour sa part, considère ces rencontres comme indispensables, sur fond de problèmes tels l'embargo et les sanctions occidentales à l'égard de Moscou.
"Personnellement, et je sais que c'est un sentiment qui est partagé par un nombre important de sénateurs français, nous souhaitons que soit mis fin à cet embargo et à ces sanctions qui n'ont pas de raison d'être. Il faut avancer positivement", insiste M. Mezart.
Par ailleurs, il est souhaitable qu'il y ait des échanges entre les parlementaires pour remédier à ces problèmes.
Jacques Mezart est de ceux qui croient que les sanctions européennes contre la Russie sont absurdes, d'autant plus que, dans le même temps, on a demandé à ce pays de participer à une coalition militaire contre Daech.
"Il faut avoir de la logique et faire en sorte que nous puissions avoir une vision globale, stratégique, sur laquelle nous puissions échanger", assure l'interlocuteur de Sputnik.
Selon lui, cette visite de la délégation russe est très opportune, car de nombreux parlementaires français souhaitent retrouver des relations apaisées et constructives avec la Russie.
Concernant les accords de Minsk, on peut considérer que s'ils ne sont toujours pas mis en application, la responsabilité de l'Ukraine est engagée, affirme M. Mezart.
"Il y a eu des échanges parlementaires avec l'Ukraine. On a pu constater que les choses n'avançaient pas, particulièrement dans le Donbass, et que l'Ukraine ne se précipitait pas pour appliquer les accords de Minsk. C'est un message que le Sénat et son président, Gérard Larcher, peuvent faire passer, dans l'intérêt de tous".
Voici encore un résultat probant de cette visite: une délégation de sénateurs français a accepté l'invitation de la délégation russe à se rendre à Moscou à la rentrée 2016 pour poursuivre le dialogue.
"Nous sommes tout à fait reconnaissants de votre proposition", a déclaré l'ex-premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin. "Dans ma vie politique, je n'ai jamais vu encore le parlement se saisir d'un rapport d'un autre parlement, le traduire, le travailler et venir le commenter. Je trouve ça admirable de détermination. C'est la preuve que vous êtes intéressés par le sujet. Vous avez commencé par des preuves d'intérêt, vous avez prouvé que notre travail vous intéressait. On voit qu'il y a derrière une perspective de confiance à laquelle on veut répondre avec le même état d'esprit de confiance".