Selon Xavier Bigard, professeur agrégé de l'hôpital du Val-de-Grâce, conseiller scientifique du président de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), qui s'exprime à ce sujet dans un entretien accordé à Sputnik, ainsi Mme Sharapova pourrait être soumise à des sanctions qui vont dépendre de la Fédération internationale de tennis et de sa commission disciplinaire.
"Ce produit a été interdit, il était un petit peu dans notre collimateur depuis quelques années, et les choses se sont précipitées à partir du moment où on a eu connaissance d'un certain nombre d'études, pas très nombreuses, mais quand même, des études qui ont montré que cette substance était capable d'améliorer les performances", explique le scientifique.
Selon l'interlocuteur de Sputnik, dès que ces particularités de la substance ont été révélées, les responsables de la lutte anti-dopage ont mis le meldonium sous surveillance. D'abord les experts cherchaient la présence de traces de ce produit sans pour autant menacer les sportifs de sanctions. Puis, ils ont remarqué que de plus en plus de sportifs utilisaient cette substance.
"Donc ces deux éléments, mis en parallèle, amélioration des performances, utilisation de plus en plus importante — pas pour raisons médicales, mais pour amélioration des performances — nous a conduits à l'inscrire sur la liste des substances interdites pour les sportifs", déclare M.Bigard.
Le professeur estime également que le cas de Mme Sharapova, ainsi que d'autres sportifs qui sont déjà engagés dans l'affaire du meldonium, ne seront pas uniques. Cette substance pourrait donc provoquer de nouvelles révélations.
Le 7 mars, lors d'une conférence de presse à Los Angeles, la championne aux cinq titres du Grand Chelem, Maria Sharapova, a révélé se trouver plongée dans une affaire de dopage après un contrôle positif au meldonium.
Principalement utilisé dans la prévention des infarctus, il n'est classé parmi les hormones et modulateurs métaboliques (groupe S4) que depuis le 1er janvier 2016, après quoi plusieurs athlètes, notamment Suédois, Russes, Ukrainiens et Ethiopiens, ont été contrôlés positifs à la substance.