Bien que le verdict ne puisse entrer en vigueur que si la Cour de cassation l'approuve, le journaliste est déjà derrière les barreaux. Le texte de l'accusation portée contre M.Ince s'appuie sur des preuves plus que douteuses, à savoir sur les premières lettres des paragraphes de l'article du journaliste qui, lues de haut en bas, sont censées former les mots "voleur Tayyip".
Dans une interview accordée à l'agence Sputnik, l'avocat du journaliste a déclaré son intention de contester le jugement devant la Cour de cassation.
"Le journaliste est accusé et condamné à de la prison pour avoir exprimé son opinion dans son article, ce qui est tout à fait contraire à la loi (…). Il (Barış İnce, ndlr.) connaît la situation politique et juridique dans le pays. Il avait prévu cette décision violant la liberté de parole, d'expression et de presse. Mais nous sommes optimistes, parce que nous estimons que la Cour d'arbitrage n'approuvera pas le jugement. Du point de vue juridique, c'est inacceptable", a indiqué l'avocat à Sputnik.
Le rédacteur en chef n'est pas le seul à être persécuté par les autorités turques au sein du journal. Selon l'avocat de Barış İnce, au moins 40 enquêtes ont été lancées, dont la plupart prévoient des amendes et des pénalités.
"Il est évident qu'on essaie de fermer le journal en créant toute sorte d'obstacles. Des jugements pareils ont pour but de faire pression sur les médias d'opposition dans le pays et d'étouffer la voix de la presse libre", a conclu l'avocat.