"Ce n'est pas acceptable. (…) On ne peut pas vouloir se rapprocher des standards européens et ne pas respecter le pluralisme de la presse. C'est une évidence, et on le dit très clairement aux Turcs", a affirmé lundi le ministre français des Affaires étrangères sur France Inter.
Toujours est-il que sa déclaration n'est pas unique en son genre.
"La Turquie, en tant que candidate à l'adhésion à l'UE, se doit de +respecter+ la liberté de la presse", a déclaré samedi le service diplomatique de l'Union européenne.
"L'UE a constamment souligné que la Turquie, en tant que pays candidat, devait respecter et promouvoir des normes et pratiques démocratiques élevées, dont la liberté des médias", selon un communiqué diffusé à deux jours d'un sommet UE-Turquie à Bruxelles consacré à la crise des migrants.
"Tout pays, et en particulier ceux qui négocient l'accession à l'UE, se doit de garantir des droits fondamentaux, y compris la liberté d'expression, et les procédures judiciaires régulières, conformément à la Convention européenne des droits de l'homme", précise le communiqué.
La police turque a dispersé sans ménagement samedi à Istanbul près de 500 manifestants rassemblés devant le journal d'opposition Zaman, placé sous tutelle et investi dans la nuit par les forces de l'ordre, selon un photographe de l'AFP.
Ce quotidien, hostile au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, a été placé vendredi sous tutelle par une décision de justice, dernier exemple en date d'une répression accrue à l'encontre des médias qui a provoqué l'inquiétude de l'Union européenne et des Etats-Unis.
En échange, la Turquie a notamment réclamé une relance de son processus d'adhésion à l'UE, entamé en 2005 et qui piétine depuis des années.