"Nous souhaitons que le gouvernement britannique change sa politique vis-à-vis de l'Etat turc et qu'il dise à la Turquie qu'elle fait partie de l'Otan et qu'elle ne peut pas et ne doit pas traiter ses propres concitoyens de cette façon comme c'était le cas depuis plusieurs mois et plus largement depuis quelques décennies", a indiqué Aysegul Erdogan.
Elle a précisé que la manifestation de dimanche avait rassemblé plus de 10.000 personnes. "C'était la première fois qu’autant de gens participent à cette action. Ils sont venus de tout le Royaume-Uni: d'Ecosse, du Pays de Galles, de Manchester, plus d'une quinzaine de villes ont soutenu la manifestation nationale", a-t-elle déclaré.
#StopTurkeysWarOnKurds What an excellent day of solidarity, unity and passion! Amazing turnout! #TwitterKurds pic.twitter.com/FujW9Z9R6d
— Hêvî (@ElvinArwin) 6 марта 2016 г.
La manifestation pro-kurde du 6 mars s'est déroulée sous l'égide du mouvement "Peace in Kurdistan" et du Congrès national du Kurdistan. Plus de 20 autres organisations y ont pris part. Les manifestants scandaient: "Aidez-nous à mettre fin aux atrocités de l'Etat turc contre les Kurdes! Brisons le silence!".
National demonstration- #StopTurkeysWarOnKurds #TwitterKurds #StopTurkishStatesWarOnKurds #StopWarOnKurds ✌️✌✌✌✌✌✌ pic.twitter.com/YWpIvRrYYo
— guloo (@__gulo) 6 марта 2016 г.
Selon Mme Erdogan, plusieurs représentants des autorités britanniques manifestent leur solidarité au peuple kurde, ils ont même participé au rassemblement du 6 mars.
Selon elle, une des conséquences directes du couvre-feu décrété par Ankara en décembre 2015 dans le Kurdistan turc a été la mort de plus de 170 civils. Toutefois, les médias internationaux n'en parlent pas.
"Plus de 170 personnes ont été brûlées vives parce qu'elles n'ont pas pu quitter leurs maisons. Et ces couvre-feux n'étaient pas normaux: c'était un blocage total des régions kurdes. C'est la raison pour laquelle nous avons appelé à un grand rassemblement national, à cause d'un silence médiatique international sur ce qui se passait avec le peuple kurde", a expliqué Mme Erdogan.
L'Etat-major général turc affirme que l'opération antiterroriste que l'armée turque mène dans le sud-ouest du pays a fait plus de 1.000 morts parmi les combattants kurdes. D'après les Kurdes, la plupart des victimes sont des civils et il s'agit d'un génocide de leur peuple. En outre, Ankara pilonne les Kurdes syriens — engagés dans une lutte active contre le groupe terroriste Etat islamique (EI ou Daech) dans le nord du pays — en les accusant d'avoir des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Créé en 1978 pour réclamer l'indépendance des territoires peuplés par des Kurdes, le PKK est considéré par les autorités turques comme une organisation terroriste.