Ce cas est loin d'être isolé: depuis plusieurs années le Brésil lutte contre les trafiquants de drogue sur WhatsApp… Mais pourquoi les criminels optent pour ces applications populaires? Et comment les autorités locales combattent ce phénomène?
Selon Traffic, ces groupes illégaux ont pu voir le jour en Malaisie car dans ce pays, les administrateurs de Facebook ne suivent pas rigoureusement les infractions au règlement du réseau social. En cinq mois d'observation, aucun des groupes n'a été fermé alors qu'ils comptaient presque 68 000 membres.
Cependant, toutes ces interdictions ne concernent pas le service de messagerie WhatsApp appartenant à Facebook. Fin 2014, cette application s'est même dotée d'une fonction de cryptage: le message est codé au moment de l'envoi et il ne peut être décrypté que par le destinataire.
Une telle approche de la protection des données a suscité l'inquiétude du FBI, dont le directeur a appelé en août 2015 à fournir aux services de renseignement une clé de décryptage — la réponse fut négative.
WhatsApp est aussi massivement utilisé pour vendre des armes et des drogues — le Brésil compte officiellement plus d'un million de narcodépendants, dont beaucoup consomment des drogues dures comme le crack et la cocaïne.
La police est pratiquement impuissante car WhatsApp refuse de lui fournir l'accès aux correspondances. Cela force le gouvernement brésilien à employer des méthodes peu traditionnelles pour faire pression sur WhatsApp: fin décembre, après un nouveau refus de fournir à la police des informations sur une affaire criminelle, la messagerie a été entièrement bloquée dans le pays pendant 48 heures. Toutefois, cette décision de justice a été levée le lendemain et plus de 1,5 million de Brésiliens ont commencé à utiliser le service protégé Telegram.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.