Le chef de la diplomatie russe invoque plusieurs thèses pour appuyer ses propos et termine sa leçon d'histoire par une citation du fameux diplomate américain Henry Kissinger.
Dans cet article intitulé "Une perspective historique sur la politique étrangère de la Russie", le ministre constate que "les relations internationales traversent une période difficile" et que "la Russie, comme par le passé, se retrouve à la croisée de tendances fondamentales qui déterminent en grande partie l'axe du futur développement mondial".
Le ministre poursuit en évoquant Pierre Ier. "En s'appuyant sur des mesures intransigeantes dans le pays, sur une politique étrangère résolue et couronnée de succès, le premier empereur russe a réussi en un peu plus de vingt ans à faire accéder la Russie au rang des plus grands États d'Europe. Depuis, la position de notre pays ne peut plus être ignorée, aucune question européenne importante ne peut être réglée sans prendre en compte son avis."
Sergueï Lavrov rappelle ensuite que l'empereur Alexandre Ier "a directement participé à l'élaboration des décisions du congrès de Vienne de 1815, qui a assuré le développement du continent sans graves conflits pendant quarante ans."
Et de poursuivre: "Les discussions sur la confrontation entre deux totalitarismes, activement introduites aujourd'hui dans la conscience européenne — y compris au niveau des manuels scolaires — sont infondées et immorales. Malgré tous les vices du système en URSS, il ne se fixait pas pour objectif d'exterminer des peuples entiers".
"La fin de la Guerre froide et de sa confrontation idéologique irréconciliable a permis de réorganiser l'architecture mondiale autour des principes d'une sécurité équitable et indivisible, et d'une large coopération sans lignes de démarcation. Mais les partenaires occidentaux ont choisi la voie de l'expansion de l'Otan vers l'est, du rapprochement des frontières russes de l'espace géopolitique sous leur contrôle. C'est là l'origine des problèmes systémiques dont souffrent aujourd'hui les relations de la Russie avec les USA et l'Union européenne."
"Je voudrais me référer à l'avis du diplomate américain Henri Kissinger, qui a récemment déclaré à Moscou que la Russie devait avant tout être perçue comme un "élément clé de tout équilibre global, et non comme une menace pour les USA… Je prône la possibilité d'un dialogue dans le but d'assurer notre avenir commun, et non pour approfondir les conflits. Cela demande le respect par toutes les parties des valeurs vitales et des intérêts mutuels". Nous sommes attachés à cette approche précise. Nous continuerons à défendre, dans les affaires internationales, les principes de droit et de justice", conclut le ministre russe des Affaires étrangères.