La presse libérale n'est pas pour autant soulagée. Car si le pic de popularité qu'avaient atteint les nationalistes en janvier est révolu, cette baisse ne signifie pas que la population ne soutient plus les idées et slogans nationalistes: ils sont tellement populaires qu'ils ont été repris ces dernières semaines par les socio-démocrates et les Modérés, qui ont fait plusieurs déclarations radicales.
Au final, les représentants politiques de tout bord sont passés d'une rhétorique réconciliatrice sur les valeurs à un discours contre l'immigration. Ainsi, le ministre de l'Intérieur a déclaré que la Suède rejetterait "près de la moitié des demandes d'asile" et expulserait environ "80 000 nouveaux arrivants". Et le premier ministre, qui avait récemment déclaré avec emphase que son "Europe ne construisait pas de murs", a ordonné d'installer des postes de contrôle à la frontière pour refréner la forte affluence migratoire.
Néanmoins, nous voyons que ces "1 à 2 millions" changent déjà le paysage politique en Europe. La montée du nationalisme et des sentiments d'extrême-droite, provoquée par la question migratoire, est flagrante — et derrière elle change la rhétorique des partis au pouvoir, suivie du changement de leur politique concrète.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.