Une face du tract en question arbore une rangée de matelas, un rouleau de papier toilette et une brosse à dent avec l'inscription «Welcome to Sweden» mise en exergue. Le texte, imprimé sur l'autre côté, dépeint toutes les horreurs du pays sauvage et hostile qu'est devenue la Suède en raison de l'immigration clandestine.
Les tracts ont tout de suite jeté un pavé dans la mare. Les réactions de la part des médias suédois, s'empressant de fustiger cette action, ne se sont pas fait attendre.
La Suède a été le premier pays à recevoir les demandeurs d'asile déplacés par l'Union européenne. Les centres d'accueil suédois pour demandeurs d'asile étaient pourtant alors près d'afficher complet. Selon le premier ministre suédois Stefan Löfven, fervent partisan de l'ouverture des frontières de l'UE aux migrants, son pays était "aux limites de ses capacités d'accueil".
Le gouvernement et l'opposition se sont mis d'accord, fin octobre, sur une série de mesures destinées à endiguer l'afflux de demandeurs d'asile. Il prévoit de délivrer des permis de séjour provisoires plutôt que permanents à certains demandeurs, de relever les conditions de ressources exigées au titre du regroupement familial et d'accélérer les demandes et la reconduite à la frontière des déboutés.
Cette année, la Suède, dont la population s'élève à 9,7 millions d'habitants, a accueilli 80.000 migrants. C'est la plus grande proportion par rapport à la population totale du pays parmi tous les Etats de l'Union européenne.
Depuis le début 2015, 340.000 migrants sont arrivés sur le territoire de l'Union européenne. La crise traversée par l'Europe est la pire dans ce domaine depuis la Seconde Guerre mondiale.