Même si l'Arabie saoudite remporte la victoire sur les producteurs américains de pétrole de schiste dans la bataille pour les parts du marché pétrolier, elle sera confrontée à un autre adversaire de taille, à savoir d'immenses réserves d'hydrocarbures, communique l'agence Bloomberg se référant à des estimations d'experts.
"A la fin de cette année, même si la demande et l'offre sont équilibrées, le marché pourra tout simplement hausser les épaules et attendre que la réduction des réserves soit confirmée, estime le chef de la section analyse des marchés pétroliers de la Société générale à New York Mike Wittner. La transition de la surproduction à l'équilibre ne suffira pas".
Goldman Sachs cite à titre de précédent historique l'excédent de pétrole qui a suivi, en 1998 et 1999, la chute de la demande provoquée par la crise financière en Asie. Le prix continuait à baisser même quand l'OPEP avait diminué sa production, en mars, puis en juin 1998. En décembre 1998, les cours sont tombés sous les 10 dollars le baril. Le prix n'a commencé à monter qu'après la réduction des réserves dans les pays industrialisés qui s'était esquissée au début de 1999.
D'autre part, les experts de la société de consultation JBC Energy estiment que les réserves pourraient diminuer dès l'été prochain car la baisse de la production du pétrole de schiste aux Etats-Unis sera plus importante que prévue. Les experts anticipent les cours de juin prochain à hauteur de 50 dollars le baril.
A Londres, le baril de Brent pour livraison en mai a progressé de 0,22% en matinée aujourd'hui pour atteindre 36,89 dollars le baril. A New York, le baril du pétrole WTI pour livraison en avril a baissé de 0,61% jusqu'à 34,19 dollars le baril.