Répondant à la question de savoir si la Russie se trouvait dans une situation de guerre informationnelle, Maria Zakharova a précisé qu'il s'agissait plutôt d'une "agression informationnelle".
"La guerre c'est quand deux parties luttent l'une contre l'autre. Nous ne luttons pas, nous n'avons pas commencé ce conflit. Nous désavouons les accusations faites contre nous. Il faut prêter beaucoup d'attention à cela car chaque jour nous nous heurtons à des choses de ce genre", a-t-elle fustigé.
Mme Zakharova a confirmé que toutes les informations émanant du ministère russe des Affaires étrangères étaient serrées de près et basées sur des faits. "Nous n'avons fait aucune déclaration sans preuves. Par exemple, quand la Russie a déclaré que les autorités turques achetaient du pétrole à Daech, toutes les informations nécessaires ont été mises à la disposition des journalistes par l'intermédiaire du ministère russe de la Défense", a-t-elle poursuivi.
"Ce n'est pas notre méthode de déclarer "nous savons quelque chose mais nous ne vous le dirons pas". Mais nos collègues étrangers le font chaque jour. Nous, nous sommes déjà habitués aux accusations selon lesquelles la Russie frapperait des civils et non les terroristes en Syrie. Ces accusations ne se fondent sur aucune preuve tangible", a-t-elle fait remarquer.
Répondant à la question de savoir quel était le protagoniste le plus actif dans la sphère informationnelle, Mme Zakharova a dit que "toute la campagne informationnelle contre la Russie est dirigée par Washington". Selon elle, la Turquie et l'Arabie saoudite participent à cette campagne et font le sale boulot". "Par exemple, cette récente accusation portée contre la Russie et selon laquelle elle aurait frappé deux hôpitaux en Syrie. Cette information a émané de sources turques et a été récupérée par les autres".
Mme Zakharova estime que de telles accusations correspondent aux clichés utilisés pendant la guerre froide. La politique menée par l'Occident à l'égard de la Russie est la politique du "Zero good news from Russia". Elle implique la publication d'informations sur la corruption, sur des catastrophes naturelles et sur l'"absence de démocratie" en Russie.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a ensuite apporté son propre témoignage. Ayant travaillé aux Etats-Unis, elle a expliqué avoir compris qu'il était quasiment impossible de faire en sorte que les médias américains citent des hommes politiques russes ou publient des communiqués de presse russes, excepté lorsqu'il s'agissait de "se protéger contre des accusations qui ne correspondaient pas à la réalité".
"Ces derniers temps, nos collègues américains du Centre international pour la réconciliation des parties en conflit syrien font tout leur possible pour avancer. Nous voyons qu'ils travaillent étroitement avec des représentants d'autres pays qui font acte de moins de souplesse. En général, la position des Etats-Unis est plus constructive qu'avant. Le leitmotiv "Assad doit d'abord partir, on discutera du reste ensuite fait désormais parti du passé", a-t-elle conclu.
Maria Zakharova travaille au ministère russe des Affaires étrangères depuis 1998. De 2005 à 2008, elle a occupé le poste d'attachée de presse de la mission permanente de la Russie auprès de l'ONU à New York.