"L'Igas (Inspection générale des affaires sociales) confirme un nouveau scandale sanitaire majeur: un produit maintenu sur le marché pour les femmes enceintes alors que sa nocivité sur les foetus était connue. Notre estimation est plutôt de 400 cas par an, car l'Igas ne cite que les troubles physiques, mais pas les troubles du neurodéveloppement" alors que "dans presque un cas sur deux le foetus risque de souffrir de troubles type autisme", a déclaré mercredi Me Charles Joseph-Oudin sur France Inter.
Marine Martin, présidente de l'association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac), a déclaré mardi avoir déjà recensé 1.050 victimes du valproate sur son site internet, la plupart souffrant de troubles autistiques. Elle a aussi réclamé la création d'un fonds d'indemnisation, rapporte l`AFP.
"Sanofi fait preuve d'une attitude méprisante face aux patients, ça se passe extrêmement mal", a également estimé l'avocat.
Pour lui, "la responsabilité de Sanofi n'empêche par l'Etat d'être responsable et de pouvoir être condamné". "Le laboratoire et l'Etat ont commis des manquements, avec un nombre important de victimes. Il faut apporter une solution pour prendre en charge des gens malades, et que le laboratoire assume", a-t-il conclu.
Le valproate est critiqué depuis plusieurs années à cause de son risque élevé de malformations — environ 10% — mais également d'un risque plus élevé de retards intellectuels et/ou de la marche ainsi que de cas d'autisme, qui peuvent atteindre jusqu'à 40% des enfants exposés.
Au 1er mars, l'avertissement pour les femmes enceintes qui figurait déjà dans la notice du médicament sera inscrit sur la boîte. Mais les autorités n'envisagent pas pour l'instant d'interdire le produit.