La fait que le Royaume-Uni reste au sein de l'Union européenne sous certaines conditions pourrait créer un précèdent pour d'autres pays européens, mécontents des conditions de leur adhésion à l'UE, a déclaré l'économiste de la société de conseil Global Counsel Gregor Irwin dans un article à The Economist.
L'accord conclu vendredi 19 février et garantissant un "statut spécial" au Royaume-Uni au sein des Vingt-Huit est favorable à Londres. Dans le même temps, il met en danger l'Union européenne, estime l'expert, et ceci, dans trois domaines:
Les finances
Le fait que Londres ait réaffirmé qu'elle n'adhérerait jamais à la zone euro risque de créer des tensions entre les pays qui font partie de la zone euro et ceux qui ne le font pas. L'accord de Bruxelles contribuera à renforcer l'idée que l'Union européenne est une union multi monétaire.
"Cela pourrait faire le jeu des pays qui envisagent de sortir de la zone euro", estime M.Irwin.
La souveraineté et les migrants
Selon l'accord conclu entre Londres et l'UE, cette dernière garantit la souveraineté du Royaume-Uni au sein de l'Union. D'ores et déjà, il s'agit d'un coup porté à la législation européenne, chaque pays au sein des Vingt-Huit pouvant désormais se prononcer contre toute intégration d'ordre politique. Actuellement, ce sont la France et la Pologne qui se préoccupent le plus de cette question.
Le droit obtenu par Londres de limiter le soutien aux migrants de l'UE résidant au Royaume-Uni pourrait aussi semer la discorde au sein des Vingt-Huit.
La peur d'un référendum
D'après M.Irwin, d'autres pays pourraient, eux aussi, se mettre à faire chanter l'UE en brandissant l'arme du référendum. Le premier ministre britannique David Cameron a annoncé la tenue d'un référendum dans le pays afin d'imposer ses conditions à l'UE. "C'est un jeu hasardeux, et il difficile de savoir s'il en vaut la chandelle". Il (David Cameron — ndlr) a joué sur la "peur d'un référendum" pour forcer l'Union européenne à accepter ses conditions", estime l'économiste.
Ainsi, le chef du gouvernement britannique a montré aux autres pays comment on pouvait manipuler l'UE. "Cela pourrait être pris en considération par les gouvernements des autres pays eurosceptiques", a conclu l'expert.