Le gouvernement italien a décidé que le temps de "la réconciliation avec le passé du pays" était venu, c'est pourquoi 2 millions d'euros ont été alloués au projet d'un premier musée du fascisme, annonce la Stampa.
L'endroit de l'établissement n'a pas été choisi au hasard. Le musée sera situé à 500 mètres de la maison du dictateur dans la ville de Preddappio et à un kilomètre de sa tombe, visitée annuellement par des fans en chemises noires.
Le bâtiment du musée est l'ancienne Maison du fascisme, le siège du parti de Mussolini dans les années 1930. La décision d'ouvrir le musée a déjà fait l'objet de polémiques à caractère historique et idéologique.
Les habitants craignent que leur ville ne devienne un lieu de rassemblement des admirateurs du Duce. Actuellement, l'immeuble de trois étages est abandonné, il est truffé de souris et d'ordures.
"Nous voulons apporter une contribution à l'histoire de notre pays", explique le maire de la ville Giorgio Frassineti. Il note que le but du musée est d'attirer les chercheurs, non les fascistes.
"Nous voulons nous debarasser des aspects idéologiques et mettre l'histoire au premier plan", déclare Carlo Giunchi, conseiller du maire de Preddappio. Le maire, pour sa part, est convaincu qu'avec l'ouverture de ce musée le vœu de plusieurs des habitants de la ville se réalisera. D'après le maire, pendant des années les gens insistaient pour que la Maison du fascisme soit convertie en un musée dédié à cette époque de l'histoire du pays.
Mais, aujourd'hui, la ville a les allures d'une véritable Mecque du facsisme.
Des t-shirts arborant des portraits du Duce, des tuniques et des combinaisons pour enfants sur lesquelles il est écrit "Pour que le monde redevienne pur, il faut que tonton Benito revienne" n'augurent rien de bon quant à une éventuelle transformation de la ville en un centre culturel.
Quoi qu'il en soit, la maison de 2.100 mètres carrés hébergera un centre de documentation, des archives, une bibliothèque, des expositions temporaires, une librairie et des bureaux.
La mise en œuvre du musée prévoit un financement de 5 millions d'euros auquel participeront les communes, les régions et la Banque d'épargnes non-gouvernementale Forli. Deux millions seront versés de la part du gouvernement de Matteo Renzi.
Carlo Sarpieri, le président de la branche régionale de l'Association nationale des Partisans d'Italie (ANPI) a promis de faire tout son possible pour que la ville ne devienne pas un lieu de culte du Duce.
D'après lui, l'ANPI participe au projet "pour que les aspects historiques et scientifiques soient respectés. C'est le gouvernement italien qui s'occupera du reste".