Comment une erreur regrettable et l'ambition du célèbre scientifique ont failli priver l'humanité de l'une des plus grandes découvertes de ces dernières années?
En 1933, Einstein quittait l'Allemagne nazie pour s'installer aux USA et, dès lors, ses publications ne sont plus parues que dans des journaux exclusivement anglophones. L'une des revues les plus prestigieuses à l'époque était la Physical Review, pour laquelle Einstein a publié avec le physicien Nathan Rosen, devenu son assistant permanent, un article décrivant pour la première fois les trous de ver — des tunnels dans l'espace-temps. Après quoi le chercheur a cessé d'y publier ses articles.
L'article développant ces conclusions, intitulé "Est-ce que les ondes gravitationnelles existent?", a été coécrit avec Rosen et envoyé à Physical Review. Einstein insistait sur la publication immédiate de l'article mais le rédacteur en chef du journal John Tate a décidé de l'envoyer pour recension. Une réponse négative a été rapidement rendue et l'article n'a pas été publié.
Einstein et Rosen ont été poussés à croire que les ondes gravitationnelles n'existaient pas en tentant de décrire les ondes gravitationnelles plates, ce qui était impossible sans utiliser les singularités. Au lieu de cela, les chercheurs sont partis du contraire en essayant de prouver que les ondes gravitationnelles n'existaient pas en principe. Le fait est qu'Einstein n'avait pas entièrement pris conscience du fait que la singularité des coordonnées pouvait être supprimée grâce à la transformation des coordonnées — il n'avait pas pris ce risque.
Le physicien légendaire aurait pu remarquer l'erreur bien plus tôt s'il avait lu la critique de son article envoyée par le Physical Review: cette dernière développait déjà la solution — l'utilisation d'un système de coordonnées cylindrique. Par la suite il s'est avéré que la même solution avait été proposée 11 ans plus tôt — en 1925 — par le physicien allemand Guido Beck, mais que son travail était passé inaperçu.
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