La volonté de la chancelière allemande Angela Merkel de composer avec la Turquie sur ce dossier suscite également beaucoup de questions. Dans Der Spiegel, Miroslav Lajčák, ministre slovaque des Affaires étrangères, affirme qu'il ne veut pas se quereller avec la chancelière, mais considère l'implication de la Turquie dans la résolution des problèmes européens comme "une initiative peu justifiée". Quant aux quotas de réfugiés, il y voit une fausse bonne idée: "Ils pourraient au contraire intensifier les flux migratoires". Pour le moment, les pays du Groupe de Visegrad estiment que la fermeture de la frontière gréco-macédonienne serait la mesure la plus efficace.
Ce sommet de l'UE sera donc une épreuve majeure pour Angela Merkel, qui a promis d'y dresser le bilan des efforts dans le règlement de la crise migratoire. Les sociaux-démocrates pourraient la soutenir. Hier, Sigmar Gabriel, vice-chancelier et président du Parti social-démocrate d'Allemagne, et Frank-Walter Steinmeier, ministre des Affaires étrangères du pays, ont adressé une lettre aux chefs de gouvernement et ministres des Affaires étrangères sociaux-démocrates des pays de l'UE, ainsi qu'aux leaders des partis sociaux-démocrates européens, dans laquelle ils appellent à "agir en commun" et se montrent prêts à débattre de nouvelles mesures de sécurité sur les frontières européennes.
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