Aujourd'hui, les chefs de gouvernement de Hongrie, de Pologne, de République tchèque et de Slovaquie — pays du groupe de Visegrad — examinent à Prague des mesures visant à soutenir la Macédoine dans la fermeture de sa frontière avec la Grèce. Ils semblent être résolus à bloquer l'itinéraire des migrants passant par les Balkans. Or, suite à la mise en œuvre de cette mesure la Grèce risque de se retrouver en dehors de l'espace Schengen, écrit le journal Spiegel Online.
La veille de la rencontre, le vice-chancelier allemand et président du SPD Sigmar Gabriel a lancé un appel aux pays de l'Union européenne. Dans le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung il a écrit:
"Il ne faut pas isoler la Grèce". Toute exclusion ou isolement d'un Etat-membre de l'UE ne s'avérera être qu'une solution illusoire "envenimant la discussion européenne".
Or, la menace d'un tel isolement surgit si les "idées des conservateurs" sont mises en œuvre et si des murs anti-migrants sont construits à la frontière gréco-macédonienne.
La pire épreuve
"Il est impossible de redéfinir les frontières de l'Europe sans prendre en compte l'avis des pays concernés", écrit Sigmar Gabriel. Selon lui, les mesures qui importent le plus sont l'enregistrement des migrants, des moyens suffisant pour leur hébergement et une répartition ordonnée dans les pays de l'UE.
La lettre signée par M. Gabriel et le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier et adressée aux sympathisants européens du Parti social-démocrate (SDP) contenait un message similaire. Il y a été notamment indiqué que "l'Europe traverse une des épreuves les plus pénibles de son histoire".
Recentrer l'espace Schengen sur l'Europe centrale
Pour l'Allemagne, le prix d'une fermeture provisoire des frontières est inférieur à celui de la politique des portes ouvertes, a-t-il fait savoir. Selon M. Steiger, pas tous les pays membres de l'UE ont assuré les prémices de l'ouverture des frontières internes.
Il assure que la Grèce méprise ses engagements relatifs à la protection des frontières extérieures de l'UE et l'Union européenne en a déjà subi les conséquences: "Nous n'avons pas le temps d'attendre que la Grèce se mette à respecter les standards européens. Si le pays n'accomplit pas ses devoirs, (l'espace, ndlr) Schengen doit être recentré sur l'Europe centrale".
Merkel et la question de la confiance
Le chef du gouvernement slovaque Robert Fico a, par exemple, déclaré que la politique de portes ouvertes menée par l'Allemagne était une erreur, d'autant plus que l'Allemagne voulait entraîner d'autres pays dans la résolution de ce problème.
La politique d'Angela Merkel concernant les migrants est tellement controversée que, selon le président du Parti libéral-démocrate (FDP) Christian Lindner, la chancelière devrait demander un vote de confiance si elle ne parvient pas à obtenir une solution européenne à la crise migratoire lors du prochain sommet des dirigeants européens prévu les 18 et 19 février à Bruxelles.
Débat autour des mesures d'intégration
Le SPD a émis des critiques aiguës à l'égard des mesures en question. "Ne pas investir dans les cours de langue, mais punir les gens ne parlant pas la langue est une politique dénuée de toute raison", a déclaré le député SPD Matthias Miersch. Thomas Oppermann, président du groupe parlementaire du parti, et d'autres sociaux-démocrates se sont également prononcés contre les projets de la CDU.