Décrit par les chercheurs comme la technologie de Star Wars, le canon électromagnétique, connu aussi sous le nom anglais de railgun peut lancer un obus pesant 10 kilogrammes à la vitesse de 8.700 km/h à une portée de plus de 160 kilomètres. Cette arme est si puissante, qu'à cette distance, elle peut pénétrer trois murs en béton ou six plaques d'acier de plus d'un centimètre d'épaisseur, rapporte le journal britannique Daily Mail.
Un des destroyers de l’#armée US pourrait bientôt être équipé d’un véritable #RailGun https://t.co/njNlF1KG16 pic.twitter.com/j0b8RrWGFn
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En utilisant une force électromagnétique appelée Force de Lorenz, le canon accélère un projectile entre deux rails qui conduisent l'électricité, en le lançant à une vitesse impressionnante, ce qui lui permet d'atteindre des cibles plus loin que les armes conventionnelles et de maintenir suffisamment d'énergie cinétique pour infliger des dégâts considérables.
Pour le moment, les scientifiques américains ont effectué trois essais du canon. En février 2008, il a tiré un obus à 9.000 m/s avec 10 mégajoules de puissance.
Le 10 décembre 2010, le canon de 10 mètres et de 54 tonnes de BAE Systems à Dahlgren (Virginie) a lancé un projectile d'une vingtaine de kilogrammes à 160 km, à cinq fois la vitesse du son, avec 32 mégajoules de puissance.
Le 30 janvier 2012, l'US Navy a pu effectuer ses propres tests d'un railgun de BAE Systems.
Pour tirer efficacement avec ce canon, il ne faut que de l'électricité et des petits projectiles en métal pas besoin d'utiliser de poudre, ce qui rend cette arme beaucoup plus sûre et qui permet de profiter de la petite taille des obus pour augmenter les stocks de munitions. Par conséquent, le coût net d'un tir est beaucoup moins cher que celui d'un missile d'une même portée opérationnelle: 25.000 dollars contre un million de dollars.
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Cependant, il y a un petit obstacle qui concerne l'utilisation de l'électricité. Un tel tir dévastateur a besoin d'une énorme quantité d'énergie, pour être précis il est souhaitable que ce canon ait sa propre source d'électricité, ce qui le rend inutilisable sur la plupart des plateformes, à l'exception des navires. C'est pourquoi l'US Navy va installer le canon électromagnétique à bord de son nouveau destroyer.
Pour le moment, le plan officiel prévoit que le prototype de railgun soit testé à bord d'un navire inter-armes à grande vitesse (un catamaran-transporteur) cette année. Et d'ici à 2020, le canon devrait entrer en service à bord d'un nouveau destroyer furtif américain de classe Zumwalt (DDG-1000).
En outre, certains responsables américains espèrent que la nouvelle arme sera disponible dans des délais plus courts.
L'amiral Pete Fanta, directeur du combat de surface de la marine américaine, a exprimé l'idée de renoncer au plan actuel pour le mettre directement sur le nouveau Zumwalt USS Lyndon B. Johnson. Néanmoins, personne n'a confirmé cette idée, souligne le journal.
En même temps, les destroyers massifs de classe Zumwalt seraient des candidats probables pour le canon électromagnétique en raison de leur moteur. Le navire de 183 mètres de long est doté de turbines marines semblables à celles qui propulsent le Boeing 777 en produisant jusqu'à 78 mégawatts d'électricité en assurant la propulsion, le fonctionnement de tous les armements et des capteurs. Une puissance plus que suffisante pour le railgun.
Le principal problème auquel la marine doit faire face est l'usure rapide des rails suite à l'énorme chaleur provoquée par le tir. Ce qui pose la question de savoir si ce genre d'armes peut infliger des dégâts comparables à un missile BGM-109 Tomahawk conventionnel, pour une fraction du coût.
Le canon électrique a été inventé il y a près d'un siècle et breveté par l'inventeur français Louis Octave Fauchon-Villeplée.
Les canons électromagnétiques utilisent l'électricité au lieu de la poudre pour accélérer un projectile à six ou sept fois la vitesse du son en générant suffisamment d'énergie cinétique pour détruire des cibles. Ils étaient l'un des domaines étudiés dans le cadre de l'initiative de défense stratégique, lancé par Ronald Reagan, surnommé Star Wars d'après la franchise du film de science-fiction.
Hormis les Américains, les Russes et l'Institut franco-allemand de recherche pour la défense de Saint-Louis (ISL) ont leurs propres canons électromagnétiques.
Le Pegasus franco-allemand pouvait tirer en 1998 un projectile d'un kilogramme à la vitesse de 9.360 km/h pour une puissance de 15 gigawatts. En comparaison, le même obus à poudre ne dépasserait pas 6.480 km/h.
Le railgun russe d'Artsimovich a également montré des résultats spectaculaires lors d'essais en 2011. La vitesse maximale du projectile a atteint 22.500 km/h, ce qui avoisine la vitesse de satellisation minimale (28.440 km/h), alors que le poids du projectile n'était que de trois grammes. Malgré une taille minuscule, le projectile a pénétré une plaque d'acier tout en la transformant en plasma.
Sans aucun doute, le canon électromagnétique est une arme d'une puissance terrible, et les essais effectués le confirment. Cependant, pour le moment, la complexité globale de sa conception et sa construction imparfaite ne permettent pas d'affirmer que cette arme dévastatrice sera adoptée dans un avenir proche.