Les erreurs du président turc Recep Tayyip Erdogan sur le dossier syrien, notamment sa lutte acharnée contre les Kurdes, ont fini par déboucher sur une querelle ouverte avec Washington, écrit le quotidien turc Today's Zaman.
"Les erreurs de la Turquie dans sa politique extérieure visant la Syrie depuis le début du conflit, y compris le soutien aux sunnites dans la lutte interreligieuse, les tentatives de priver de pouvoir le régime syrien, les démarches contre les Kurdes syriens et l'attaque contre l'avion russe ont poussé le pays à entrer en conflit non seulement avec la Russie, mais aussi avec son proche allié, les Etats-Unis", note le journal.
Le président turc a alors déclaré que les Etats-Unis devaient choisir entre la Turquie et les "terroristes de Kobané".
Les journalistes du Today's Zaman ont réussi à établir que l'ambassadeur américain en Turquie John Bass avait demandé à Ankara de ne pas rendre publiques leurs divergences quant au Parti kurde de l'union démocratique. La position des Etats-Unis à l'égard des Kurdes syriens ne changera pas, avait-t-il souligné, Washington les considérant comme l'une des forces les plus efficaces dans la lutte contre l'Etat islamique.
Cependant, M. Erdogan a refusé de se plier à ces avertissements et a lancé un défi aux Etats-Unis, indique le quotidien.
Moscou partage la position de Washington quant au PYD. Plut tôt en février, les Kurdes syriens ont ouvert une représentation à Moscou. La Russie appelle également à les impliquer dans les négociations sur le règlement du conflit syrien à Genève.
Samedi, la Turquie a bombardé les positions kurdes dans le nord de la Syrie, déclenchant les protestations de Washington.