Le conflit syrien est encore loin d’être résolu, mais on voit d'ores et déjà qui en seraient les gagnants et les perdants, et c'est la Russie qui a directement influé sur le rapport de forces, écrit Patrick Cockburn dans un article pour The Independent.
"Quand, il y a quatre mois, la Russie s'est engagée dans le conflit syrien, ses critiques prédisaient qu'elle le regretterait, mais Moscou est devenu, au contraire, la force centrale, capable de définir l'issue de la guerre", constate l'auteur.
Et d'ajouter que la renaissance de la Russie à titre de grande puissance était devenue évidente à Munich quand le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et le secrétaire d’Etat américain John Kerry avaient annoncé un cessez-le-feu en Syrie.
"Et bien que cet accord soit critiqué par certains diplomates et médias, les doutes concernant sa réalisation sont sans doute exagérés, les succès militaires et diplomatiques en Syrie se confortant les uns les autres", lit-on dans l'article.
Le journaliste estime cependant peu probable que les Etats-Unis, qui combattent également les djihadistes de l'Etat islamique (EI, Daech), et leurs alliés dans la région acceptent leur défaite. Sur fond de succès remportés par les troupes du président syrien Bachar el-Assad, Ankara et Riyad envisagent une opération militaire en Syrie.
"Néanmoins, il est évident que la Turquie et l'Arabie saoudite n’ont plus la même influence sur la politique de l'Occident à l'égard de la Syrie. Ankara et Riyad n'ont pas réussi à faire partir Assad. Pire, ils n'ont même pas pu intercepter le flot de migrants ni faire cesser les attaques terroristes", constate The Independent.
Force est de constater que l'opposition sunnite n'a pas su s'emparer du pouvoir en Syrie. La pilule risque d’être difficile à avaler pour Ankara, Riyad et Washington.