L'Ukraine doit procéder à la réforme constitutionnelle prévue par les accords de Minsk, si elle souhaite recevoir une aide internationale et éviter un nouveau conflit, a déclaré mercredi à Sputnik Jean-Pierre Chevènement, plusieurs fois ministre, y compris de la Défense et de l'Intérieur, et fondateur de plusieurs mouvements et partis politiques français.
"Le refus de procéder à une révision constitutionnelle qui est prévue par les accords de Minsk est un manquement à ces accords et on ne peut pas demander d'abord des élections et ensuite la réforme constitutionnelle. Il faut une réforme constitutionnelle qui précise le statut de décentralisation des régions de Donetsk et de Lougansk et ensuite on fait des élections", a indiqué M.Chevènement.
"Il faut rendre sensibles les autorités ukrainiennes et les parties qui les soutiennent à la nécessité d'appliquer ces accords parce qu'il n'y a aucune raison d'aider l'Ukraine, à quoi que ce soit d'ailleurs, si l'Ukraine est réticente à appliquer des accords qui engageaient son président M.Porochenko (…). L'autre perspective c'est celle d'un nouveau conflit, dont on ne sait pas comment on le maîtrisera, mais qui n'est souhaitable d'aucun point de vue et qui débouche sur un renouveau de la guerre froide en Europe, ce n'est de l'intérêt de personne", a-t-il ajouté en marge de la présentation du rapport "Guerre et paix au XXIe siècle" par le Club de discussion international Valdaï.
"Le président Porochenko au mois de mai 2014 s'est fait élire pour être le président de la paix, alors il y a beaucoup de forces qui ne sont pas favorables à la paix en Ukraine et à l'extérieur de l'Ukraine, mais je pense que nous, nous ne sommes pas favorables à la guerre, nous ne sommes pas favorables à un renouveau de la guerre froide, voilà c'est la position de la France", a déclaré M.Chevènement.
"L'intérêt de l'Ukraine aussi c'est de faire en sorte que les accords de Minsk soient appliqués, cela permet à l'Ukraine de récupérer sa frontière et ça permet aussi la levée de sanctions qui pénalisent la Russie mais qui pénalisent aussi le reste de l'Europe", estime M.Chevènement.