Une analyse ADN d'habitants du continent européen de la fin du Pléistocène et du début de l'Holocène a révélé aux anthropologues qu'il y a environ 14.500 ans, à la fin de la dernière période glaciaire, la composition de la population d'Europe avait considérablement changé. Le magazine Current Biology explique cette découverte.
Les chercheurs ont reconstitué les génomes mitochondriaux de 35 chasseurs cueilleurs qui vivaient sur un territoire correspondant aujourd'hui à l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, la France, la République tchèque et la Roumanie il y a 7.000 à 35.000 ans.
Il s'avère que l'ADN mitochondrial de trois Européens décédés avant le début du maximum glaciaire — il y a environ 20.000 ans — appartient à l'haplogroupe M. Cet haplogroupe est quasiment absent chez les habitants contemporains de cette région mais est très répandu en Asie, en Australie et parmi les Indiens d'Amérique. Auparavant ce fait était interprété comme la preuve de nombreux cas de migration des premiers Homo Sapiens d'Afrique.
Enfin, les chercheurs ont appris des changements jusque-là inconnus au sein de la population en Europe il y a environ 14 500 ans, quand les glaciers commençaient seulement à reculer. Les descendants des chasseurs cueilleurs ayant survécu au dernier maximum glaciaire ont été évincés par des groupes venus d'autres territoires.