Osman Baydemir, député du Parti démocratique des peuples soutenant les Kurdes, s'exprime au sujet des évènements de Cizre et du conflit en général, dans un entretien accordé à Sputnik.
Une semaine après le début de ces évènements, 6 personnes ont péri, et leurs corps restent dans le même sous-sol avec les blessés. Les uns déclarent que ce sont des civiles, les autres insistent sur le fait qu'il s'agissait de militants armés. Actuellement, le groupe de députés du Parti démocratique des peuples continue de protester contre les actions des autorités centrales turques.
Ankara a déclaré que des véhicules avec de l'aide médicale avaient été envoyés dans la ville, mais dans la situation de combats permanents les médecins n'avaient pas reçu la permission d'entrer dans la ville. Selon les messages transmis par les blessés aux députés du Parti démocratique des peuples, le bâtiment, déjà à moitié détruit, est soumis aux frappes violentes de l'artillerie.
"Nous vivons une période terrible où toutes les valeurs obtenues par l'humanité lors de son histoire sont détruites sous nos yeux. Même à la guerre, il existe un code de bonne conduite, un code non écrit, façonné durant les siècles. Mais actuellement, aucune de ces règles n'est respectée ici. Entre les déclarations d'Ankara et la situation réelle à Cizre, il y a un fossé", explique M.Baydemir.
"Hier, dans le bureau du représentant du ministère, nous avions un entretien avec le conducteur d'un des véhicules de l'aide médicale, tout le monde pouvait l'entendre. Ils ont essayé de s'y rendre 11 fois, et 11 fois ils se sont heurtés à une route bloquée. Quand il leur restait 100 mètres à parcourir pour atteindre le bâtiment, les militaires ont dit: +Quel ordonnance du premier ministre? Nous ne savons rien+, et ont ouvert le feu sur les véhicules", poursuit l'homme politique.
Dans sa déclaration récente, le président turc Recep Tayyip Erdogan a violemment critiqué les députés du Parti démocratique des peuples qui avaient organisé les activités de protestations. Certains médias ont diffusé les informations controversées sur la situation dans la région.
"La guerre détruit non seulement les gens, mais également la vérité. L'objectif actuel du gouvernement avec ses médias, c'est une attaque ouverte sur la vérité. Les autorités mettent tous leurs efforts pour détruire la vérité", souligne l'interlocuteur de Sputnik.
Selon M.Baydemir, les autorités turques doivent cesser toutes les violences dans le sud-est du pays. La seule demande des participants aux protestations est l'évacuation immédiate des gens bloqués à Cizre, une aide médicale, et des funérailles pour ceux qui sont morts.
Selon l'homme politique, le groupe d'initiative du parti s'est adressé au ministère de l'Intérieur avec la requête correspondante, mais n'a pas reçu de réponse positive. M.Baydemir déclare que lors des jours à venir, les députés ont l'intention d'amplifier les protestations.
Le conflit dans le sud-est de la Turquie qui touche directement les Kurdes continue, malgré les critiques qui lui sont adressées de façon presque permanente. Les représentants de la société civile réclament la fin des atrocités.
