L'Union européenne peine à tenir ses promesses de "relocaliser" jusqu'à 40.000 demandeurs d'asile de la Grèce et de l'Italie, les deux pays les plus concernés par l’arrivée de migrants, vers d'autres pays d'Europe, a constaté la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström.
"Seulement 300 personnes ont été relocalisées. C'est effectivement honteux", a déclaré Mme Malmström sur la chaîne RTBF.
Depuis le début de l’année 2015, plus d’un million de migrants sont entrés sur le continent européen. Une vague si importante que l’Union européenne a pris en septembre la décision de mettre en place un "mécanisme de relocalisation d’urgence" permettant de désengorger l’Italie et la Grèce. 160.000 "relocalisations" doivent ainsi être effectuées dans les 26 autres pays de l’Union.
Néanmoins, ce mécanisme décidé par l'UE nécessite une augmentation des capacités d'accueil dans chaque pays, et les Etats membres affirment avoir bien du mal à atteindre les objectifs assignés, la crise des migrants minant l'espace Schengen.
Onze pays ont commencé à accueillir les réfugiés se trouvant déjà sur le sol européen. Au total, selon les données les plus récentes, seulement 351 personnes ont été à ce jour dispatchées en Europe. Un chiffre ridiculement faible six mois après la mise en place du dispositif.
A la recherche d'une issue à la crise migratoire, l'UE a en amont décidé d'installer à ses frontières des centres d’accueil ("hot spots"). Il s'agissait d'y enregistrer les migrants à leur arrivée en Europe, notamment en Italie et en Grèce, de prendre leurs empreintes digitales et de faire la distinction entre les personnes qui relèvent du droit d’asile et pourront être envoyées dans un autre pays, et celles qui relèvent de l'immigration illégale et devront par conséquent être rapatriées chez elles.
"Tous les Etats membres de l'Union européenne doivent prendre leur part de demandeurs d'asile", a toujours insisté Mme Malmström, estimant que l'Europe accueillait proportionnellement très peu de réfugiés syriens.