Certes cette estimation n'est pas partagée par de nombreux acteurs du secteur, qui estiment que certains gisements offrent des conditions d'exploitation permettant d'assurer un retour sur investissement dès lors que le baril reste au-dessus des cinquante dollars. Si plusieurs entreprises ont stoppé leurs travaux d'exploration et leurs investissements en Arctique, d'autres maintiennent leur engagement dans la région. L'italien ENI, le français Total —qui s'est cependant partiellement désengagé de l'exploitation du gisement de Khariaga- mais aussi des compagnies américaines et russes poursuivent leurs projets, pariant sur un retournement de conjoncture à moyen terme qui les trouvera en bonne position pour profiter de l'attractivité retrouvée de la région auprès des investisseurs.
Au-delà du climat cependant une donnée demeure intangible: la présence avérée de richesses minérales et halieutiques.
Les secondes, encore mal inventoriées, sont cependant mieux connues. On estime que le stock de morue le plus important au monde se trouve en mer de Barents tandis que de nombreuses espèces de poissons, crustacés et fruits de mer vont être de plus en plus facilement accessibles au fur et à mesure de la fonte estivale des glaces.
Le potentiel de l'Arctique est incontestable. Pour autant il ne sera pas l'eldorado fréquemment vanté avant, a minima, une décennie. Un délai suffisant pour permettre aux industriels russes du pétrole, du gaz et de la construction navale de moderniser leur appareil de production et de combler le retard technologique qui les pénalise pour l'heure.
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