Selon le dernier sondage effectué par l'Institut français d'opinion publique (IFOP), 60% des Français sont opposés à l’accueil des demandeurs d’asile, ces résultats s’expliquant principalement par "la menace inhérente à l’infiltration de terroristes dans les groupes de migrants".
"On observe que l'état de l’opinion sur la question de l'accueil des réfugiés en France est tout à fait stable par rapport à une précédente mesure, effectuée juste au lendemain des attentats de Paris", a déclaré devant les journalistes Jérôme Fourquet, directeur du Département opinion publique à l’IFOP.
Selon ce dernier, trois éléments d’actualité auraient particulièrement influencé l’opinion des Français. Tout d’abord la porosité des frontières mise en lumière par l’enquête autour des attentats du 13 novembre, ensuite, la série d’agressions sexuelles qui ont eu lieu en Allemagne le soir du Nouvel An, et enfin le fait que l’auteur de l’attaque d’un commissariat dans le 18ème arrondissement ait séjourné dans un camp de réfugiés.
Par ailleurs, la division traditionnelle droite/gauche sur la question de l’immigration est parfaitement représentée. Un clivage politique extrêmement marqué se dessine sur cette question, avec jusqu’à 7 sympathisants socialistes sur 10 favorables à l’accueil des migrants. Inversement, 71% des sympathisants Les Républicains s’y déclarent opposés. L’électorat frontiste est quant à lui unanimement hostile à cette issue.
La rupture est également sociologique, puisque plus de la moitié des Français exerçant des professions libérales et intermédiaires souhaitent voir la France accueillir une partie des migrants alors que seuls 26% des employés et ouvriers vont dans ce sens.
Enfin, au regard de la pratique religieuse, les catholiques pratiquants apparaissent davantage pro-accueil, bien que relativement divisés malgré les déclarations du pape (47% pour et 53% contre). Les non-pratiquants y sont, pour leur part, très majoritairement hostiles (67% opposés).