C'est ce que montrent les résultats d'une nouvelle étude réalisée par deux politologues de Harvard, Roberto Foa et Yascha Mounk, à partir du World Values Survey et d'autres projets sociologiques.
Les chercheurs ont partagé les résultats de leur travail dans les pages du New York Times et du journal en ligne Vox. "Nous avons découvert que les citoyens américains accordaient de moins en moins d'importance à la vie en démocratie. Leur attitude envers les principales institutions démocratiques devient de plus en plus négative. Le plus inquiétant est qu'ils sont de plus en plus ouverts aux alternatives non libérales. Les Américains ne sont pas simplement répugnés par des institutions ou des représentants politiques concrets: la démocratie libérale les répugne à un niveau étonnamment élevé".
Les experts indiquent également que les "jeunes Américains tournent le dos à la politique" et sont "ouverts à une gouvernance non démocratique". D'après les sondages, parmi ceux qui sont nés dans les années 1980 et plus tard, moins de 30% jugent crucial de vivre en démocratie. Parmi les Américains nés avant la Seconde Guerre mondiale, plus de 70% sont de cet avis.
En 1995 moins de 20% des Américains aisés se prononçaient en faveur d'un "dirigeant fort" n'ayant pas besoin de s'expliquer devant le parlement ou de tenir compte des résultats des élections, mais ils sont plus de 40% aujourd'hui.
Dans l'ensemble, selon les politologues, un "tiers des Américains" considèrent aujourd'hui le système de gouvernance de leur pays "pas du tout démocratique".