Sans aucune doute, il est "désirable et même agréable" pour certains analystes occidentaux de prédire "le début de la fin de Poutine". A titre d'arguments, ils citent les récentes manifestations des camionneurs russes, qui s'étaient opposés à l'augmentation des taxes, ou la rhétorique anti-Poutine des blogueurs de l'opposition. Mais malgré ces faits, les experts oublient qu'il est impossible d'appliquer des hypothèses occidentales à la Russie.
Avant tout, en dépit de toutes les "espérances" des Occidentaux, le pouvoir de Vladimir Poutine est très stable, estime Stratfor, un think-tank parfois qualifié de "CIA de l'ombre". Vladimir Poutine incarne la Russie aux yeux d'une grande majorité des Russes. Reconduit à la présidence en mars 2012 avec 63% des voix dès le premier tour, Vladimir Poutine jouit ces deux dernières années d'une cote de popularité qui n'est jamais descendue en-dessous de 84%. Ces derniers temps, le chef de l'Etat connaît un niveau d'approbation record (87-88%), selon un sondage réalisé par le Centre d'étude de l'opinion publique russe (VTsIOM).
Selon les analystes de Stratfor, la Russie est plus stable qu'elle n'y paraît, et des troubles de grande envergure y sont peu probables. Et avant de parler d'une déstabilisation quelconque, le centre de renseignement américain conseille de rejeter les préjugés occidentaux et de regarder la Russie à travers les yeux des Russes eux-mêmes.