C'est la conclusion à laquelle sont arrivés les employés du service de l'exploration géologique danois et groenlandais chargés d'étudier l'état de la banquise de cette île, la plus grande du monde. Un article sur ce sujet est publié dans le magazine Nature.
Les chercheurs ont découvert qu'à la suite des étés particulièrement chauds de 2009 et 2010 les couches de neige et de glace poudreuse et granuleuses (ou couches de névé) avaient perdu leur capacité d'empêcher l'eau des fontes de pénétrer dans l'océan. Cet effet n'avait pas été pris en compte avant cela par les modélisateurs climatiques et pourrait faire ressentir à l'humanité l'impact du réchauffement plus tôt qu'on ne s'y attendait.
D'ordinaire, après un été anormalement chaud, lorsque apparaît à la surface de la neige le résultat de fontes importantes, l'eau forme une couche de glace vers la fin de la saison, qui ne permet pas à cette eau de pénétrer plus bas à la prochaine saison, fait savoir le professeur de l’institut de recherche GEUS Jason Box. Si précédemment l'épaisseur de cette couche de névé qui pouvait retenir l'eau s'élevait à 40 mètres, à l'heure actuelle elle n'atteint que 3 mètres. D'ailleurs, les scientifiques ignorent pour l'instant l'ampleur réelle de ce phénomène.
"De ce fait, une quantité beaucoup plus importante d'eau fondue atteint l'océan, ce qui est une très mauvaise surprise pour nous tous et qui nous fera évidemment réviser à la hausse nos évaluations de la montée des océans dans les décennies à venir", indique M.Box.
Selon les chercheurs, ce qui se passe au Groenland est le résultat direct du réchauffement climatique. Cette couche étanche à l'eau ne pourrait se restaurer que dans quelques années, à condition que les étés ne soient pas trop chauds, concluent les chercheurs.