Pas de fumée sans feu: 50 ans après de Gaulle, Hollande lui tourne le dos

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Le gouvernement français a récemment déposé un projet de loi prévoyant la réintégration totale de la France dans l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), juste 50 ans après la décision de retirer le pays du commandement intégré de l’alliance prononcée par le général Charles de Gaulle.

Selon le Canard enchaîné, le Conseil des ministres a donné le 4 janvier dernier son accord sur un projet de loi "autorisant l'accession de la France au protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux créés en vertu du Traité de l'Atlantique nord". Le contre-amiral François Jourdier et le général Henri Pinard-Legry s'expriment à ce sujet dans des entretiens accordés à Sputnik.

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Ni vu, ni connu: Hollande veut achever le retour de la France dans l'Otan

Selon M.Jourdier, la situation actuelle montre qu'"il n'y a pas de fumée sans feu". En répondant à la question concernant la raison du caractère discret de cette politique, le contre-amiral explique que, à son avis, la majorité du président François Hollande ne serait pas favorable à une intégration plus grande dans l'Otan.

A rappeler que M.Hollande qui était absolument contre cette réintégration en 2008, a changé sa position et a entraîné le processus actuel. Qui est-ce qui l'a poussé à revoir entièrement son approche?

"Je pense qu'il y a eu des pressions des autres pays de l'Otan, et peut-être aussi la demande des militaires du commandement qui voulaient accroitre la participation avec l'Otan. Ce qui a été une tendance, c'est qu'actuellement, nous ne bénéficions pas tellement de l'aide de l'Otan pendant les opérations aussi bien en Afrique qu'en Syrie", explique l'interlocuteur de Sputnik.

Cependant, le contre-amiral ne voit pas de rapports entre la situation politique actuelle en France et l'affaire de la réintégration totale dans l'Otan. Selon lui, il s'agit d'une affaire "strictement militaire". M.Jourdier désapprouve largement l'existence même de l'Otan dont il croit nécessaire d'être dissoute.

"Actuellement, il va falloir trouver de l'argent pour la défense, étant donné que nous sommes quand même un peu en guerre, vraiment en guerre. Et je pense qu'il va falloir redévelopper les forces militaires qui ont été bien réduites il y a quelques années", déclare l'interlocuteur de Sputnik.

Le général Henri Pinard-Legry estime, pour sa part, que le passage actuel vers le commandement intégré ne change pas grand-chose. Pour lui, "la question, c'est la possibilité pour l'Otan d'avoir des bases en France". L'interlocuteur de Sputnik rappelle la position du général de Gaulle qui dans sa politique de renforcement de la France était contre la présence militaire étrangère sur le territoire du pays.

Actuellement, selon le Canard enchaîné, la France, sous l'impulsion de l'actuel locataire de l'Elysée, s'apprête à réintégrer l'ensemble des instances militaires de l'Otan. Cette activité viendrait donc compléter la décision annoncée en 2007 par le président Nicolas Sarkozy d'assurer le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan qui était devenue effective en avril 2009.

Ironie de l'histoire, c'est exactement il y a 50 ans, en février 1966, lors d'une conférence de presse, que le président de Gaulle avait annoncé le retrait de la France du commandement intégré de l'Otan, en soulignant les changements dans la politique mondiale rendant logique une telle décision.

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