Devant une réunion de la Ligue arabe, en plus d'une promesse de 55 milliards de dollars d'investissement à travers le Moyen-Orient, le président chinois Xi Jinping a fait part de son soutien à la cause palestinienne. Il a exprimé sa volonté de voir rétablies les frontières d'avant 1967 avec l'Etat hébreu et de ne pas marginaliser le processus de paix au Proche-Orient, alors que celui-ci est au point mort depuis l'éclatement de violences entre Israéliens et Palestiniens. Toujours selon le président chinois, les négociations devraient être lancées pour obtenir un accord de paix.
Une aide de plus de 7 millions de dollars est prévue pour les Palestiniens.
Pour la communauté internationale, Jérusalem-Est est considérée comme occupée; la Chine comme beaucoup de nations, considère que ce conflit a perduré.
Faire en sorte que Jérusalem-Est revienne aux Palestiniens, que les territoires palestiniens reviennent à ceux qui étaient établis en 1967, et que l'on ait la reconnaissance de l'Etat palestinien: ce sont les trois éléments de base qui sont reconnus par des organismes de nations internationaux, et ce sont les positions chinoises en matière de diplomatie.
Selon le président Xi Jinping, Jérusalem Est devrait être capitale palestinienne. Ne risque-t-il pas d'y avoir un problème avec le statut international de Jérusalem?
Jérusalem est une ville historique et symbolique avec les trois grandes religions du monde (…). D'où la difficulté avec les intérêts géopolitiques de trouver une solution pacifique (…). La Chine a tout intérêt à ce que ce conflit s'arrête de façon à ce que les deux parties puissent vivre enfin en sécurité et avoir des rapports géopolitiques durables. Cela permettrait également d'atténuer d'autres tensions avec des pays arabes, qui se prévalent du soutien d'Israël aux colons juifs.
La paix comme diplomatie dans un Proche-Orient meurtri par les guerres et les violences inter-religieuses. Beaucoup de pays s'y sont essayés (on pense notamment à la Roumanie, voici 30 ans dans un contexte géopolitique différent), mais peu ont pu proposer de solution, et encore moins nombreux sont les pays ayant pesé dans les changements. Tout est question de poids (Etats-Unis, Russie, Union européenne); le poids de la Chine grandit, grâce au fait que ce pays occupe, selon M.Piquart, une position de premier plan à l'échelle internationale.
En effet, la Chine, dont la croissance est largement tributaire de massives importations en matières premières, ne se rend pas dans le Moyen-Orient par attrait pour le dépaysement. La realpolitik alimente les relations entre des pays si différents, et l'idée d'une Route de la soie devient petit à petit une réalité.
A titre d'exemple, la Chine a signé un mémorandum de compréhension mutuelle sur la construction d'un réacteur nucléaire dans le royaume saoudien, et, ce, quelques mois après l'accord sur le nucléaire iranien, et lorsque les sanctions contre l'Iran sont en train d'être levées, pays après pays.
Un moyen de diviser pour mieux régner? Ou un moyen de réconcilier en servant d'intermédiaire devenu incontournable? Ce sera au dragon de le montrer.
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