L’iranophobie, le mobile de la politique saoudienne

© AFP 2024 ATTA KENARETehran
Tehran - Sputnik Afrique
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Les relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite sont au plus mal. D'après un expert interrogé par Sputnik, cela tient en premier lieu à la haine de l'Iran entretenue au sein du royaume wahhabite.

En évoquant la levée des sanctions dans une interview accordée lundi dernier à la télévision iranienne, le ministre des Affaires étrangères du pays, Mohammad Javad Zarif, a qualifié le 16 janvier de "date la plus importante" dans la mise en œuvre du Plan d'action global conjoint relatif au programme nucléaire iranien.

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Le ministre a cependant souligné que cette date allait également déclencher un certain nombre de nouveaux problèmes. Selon lui, il s'agit en premier lieu de la crise dans les relations entre Téhéran et Riyad.

"Les actions agressives de Riyad sont dictées par la peur de voir l'Iran revenir sur la scène internationale. La politique d'iranophobie pratiquée par l'Arabie saoudite est restée sans effet. La haine de l'Iran n'a jamais profité à personne",  a souligné le chef de la diplomatie iranienne.

Quelles sont les origines de l'iranophobie? L'agence Sputnik Persian a posé cette question à Sabbah Zanganeh, spécialiste iranien du Proche-Orient, ex-conseiller du ministre des Affaires étrangères et membre de la commission de la Défense au parlement iranien (Majlis) entre 1980 et 1985.

"Le terme «iranophobie» est employé dans le discours politique depuis une trentaine d'années, mais c'est seulement ces quatre à cinq dernières années qu'il a acquis une valeur nettement expressive. Ce terme recouvre plusieurs concepts et se trouve conditionné par les événements en cours au Proche-Orient. L'Iran s'est soustrait au contrôle et à l'influence des Etats-Unis et des pays occidentaux, ce qui n'a pas tardé à provoquer l'hostilité des médias occidentaux à son égard", a déclaré l'expert.

Selon lui, ces médias ont commencé à présenter l'Iran comme une menace pour les autres pays. La propagande anti-iranienne a pris des proportions démesurées.

"Les pays occidentaux sont même allés jusqu'à créer des groupes terroristes tels que les talibans en Afghanistan, Al-Qaïda au Proche-Orient et, plus tard, Daech et le Font al-Nosra en Syrie et en Irak. Et ce, afin d'entraîner l'Iran dans des conflits régionaux et d'affaiblir par là même sa puissance", a indiqué Sabbah Zanganeh.

Il estime qu'au lieu de combattre le terrorisme, l'Occident a encouragé ce dernier en vue de créer un front commun contre l'Iran sous prétexte de défendre les musulmans sunnites.

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"Toutes ces actions — qui sont d'ailleurs restées sans effet – sont constitutifs de cette «iranophobie»", a constaté l'interlocuteur de l'agence.

Bien que le dossier nucléaire iranien, qui a grandement contribué à entretenir la haine de l'Iran, soit clos, le pays devra encore faire face à de nombreux défis émanant de l'Occident.

"En effet, l'hostilité à l'égard de l'Iran n'a pas disparu. Le programme nucléaire de Téhéran n'a été qu'un prétexte pour encourager ce phénomène politique en Occident et en Arabie saoudite. Et bien que le problème nucléaire iranien soit enfin réglé, l'Arabie saoudite considère toujours l'Iran comme un ennemi", a affirmé l'ancien conseiller diplomatique.

D'après lui, il ne fait aucun doute que les Etats-Unis continueront à soutenir leur allié saoudien dans ses attaques contre l'Iran. Des provocations contre Téhéran sont également possibles.

"L'Iran doit s'attendre à de nouveaux défis, mais ces derniers se présenteront visiblement sous d'autres formes", a conclu Sabbah Zanganeh.

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