Les Pays-Bas, l'Allemagne et le Luxembourg sont préoccupés par l'état des réacteurs nucléaires belges qui se trouvent près de la frontière, rapporte le journal luxembourgeois le Quotidien.
Lundi, le ministre belge de l'Intérieur Jan Jambon a reçu le secrétaire d'Etat luxembourgeois au Développement durable, Camille Gira. Ce dernier a estimé que la centrale nucléaire de Tihange, située à 70 km du Grand-Duché, ne devait pas redémarrer.
"D'après nos connaissances actuelles, nous trouvons irresponsable de remettre en route cette centrale nucléaire", a affirmé M. Gira.
"La cuve au cœur du réacteur présente des fissures, les marges de sécurité sont de plus en plus réduites. S'il y a un élément sur lequel il ne peut y avoir aucun doute, c'est la cuve. Les événements des derniers mois ne sont pas rassurants", a-t-il déclaré. "Un de nos spécialistes a pu assister à une réunion de 50 experts issus de 15 pays la semaine passée, laquelle a soulevé plus de questions qu'elle n'a apporté de réponses", a-t-il précisé.
"Même après trois ans d'investigations la cause principale de ces fissures n'a toujours pas été trouvée, et nous ne savons pas si ces fissures évoluent avec le temps. La mise en route d'une cuve présentant de tels défauts ne doit pas être acceptée", a estimé M.Gira.
Mercredi, le ministre belge de l'Intérieur Jan Jambon rencontrera la ministre néerlandaise de l'Environnement Melanie Schultz. Ils effectueront ensemble une inspection de la centrale de Doel.
Les écologistes allemands avaient par ailleurs protesté contre le redémarrage "irresponsable", le 14 décembre, d'un autre réacteur, Tihange 2, dont la cuve est elle aussi striée de milliers de microfissures. Ce redémarrage avait là aussi reçu l'aval de l'AFCN, qui a estimé que toutes les inquiétudes liées à la sûreté de l'installation avaient été levées.