Malgré l'acquisition majeure, au coût d'un milliard de dollars, du chef de file allemand en constructions chimiques Krauss Maffei par la corporation chinoise China National Chemical, l'UE ne considère pas la Chine comme une économie de marché.
Ce mercredi, le 1er vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans a annoncé la décision "d'étudier profondément cette question et d'élaborer des recommandations pour les pays-membres". Au cours des prochains mois, la Commission recueillera des données concernant l'impact chinois sur le marché et le niveau de l'emploi européen.
Les Etats-Unis, premiers partenaires économiques de l'UE, se prononcent également contre ce pas. Selon le journal américain Financial Times, si l'UE accorde le statut d'économie de marché à la Chine, les marchés européen et américain seront envahis de "biens injustement bon marché".
Comme la Chine a acquis la part du lion des actifs stratégiques européens, il est bien probable que l'UE tarde à élargir ses relations avec son deuxième partenaire commercial. Au cours des dernières années, la Chine a vraiment absorbé plusieurs entreprises européennes.
Huang Weiping, professeur à l'université Renmin de Chine, a souligné que la société China National Chemical figure parmi les 500 plus grandes du monde entier. L'acquisition de l'entreprise allemande est une étape de la stratégie en vue de son internationalisation car la société avait déjà absorbé des entreprises de haute technologie en France, en Italie, à Israël et au Royaume Uni. Du point de vue économique, la China National Chemical prend certains engagements, mais en échange elle aura accès à la haute technologie allemande, remarque le professeur chinois.