A l'international, le manque de réalisme des USA

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Les trois derniers présidents américains ont tous commis des erreurs en politique étrangère, notamment vis-à-vis de la Russie: dans un article du Foreign Policy, le professeur américain Stephen Walt les analyse et démontre comment elles auraient pu être évitées avec une approche plus réaliste.

Selon l'expert, les dirigeants américains manquent de réalisme en politique étrangère. Cette école estime que la puissance militaire est un outil important pour défendre l'indépendance et la souveraineté de l'État, mais reconnait que son usage peut entraîner des conséquences imprévues.

Stephen Walt estime que l'internationalisme libéral (chez les démocrates) et le néoconservatisme (parmi les républicains) ont pourtant prédominé aux USA ces dernières années — deux approches qu'il juge inefficaces.

Walt souligne ensuite les sept "plus grandes erreurs" des USA sur la scène internationale commises par Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama. Selon l'auteur, ces erreurs auraient pu être évitées.

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Ainsi, les réalistes auraient compris que les tentatives d'attirer la Géorgie ou l'Ukraine vers l'Occident provoqueraient une forte réaction de la Russie, et que Moscou serait à même de les empêcher. Même avec cette approche, le chaos régnerait en Ukraine mais la Crimée ferait encore partie de ce pays et le conflit dans le Donbass n'aurait certainement pas éclaté. Les relations russo-américaines seraient finalement bien meilleures et l'Europe de l'Est plus sûre.

De plus, les États-Unis n'auraient pas insisté sur l'expansion de l'Otan dans les années 1990 ou auraient stoppé son élargissement après l'adhésion de la République tchèque, de la Hongrie et de la Pologne. Selon l'expert, l'augmentation du nombre de membres n'a pas renforcé l'Alliance.

Walt s'arrête également sur le cas du Moyen-Orient. Il pense que si George W. Bush avait écouté les réalistes, il n'aurait pas initié l'invasion de l'Irak en 2003 et que l'État islamique n'existerait pas aujourd'hui.

Si Washington avait renoncé à sa politique de "double dissuasion" de l'Irak et de l'Iran dans le Golfe, les USA auraient pu éviter les attentats du 11 septembre 2001. C'est dans le cadre de cette politique que Washington a dû assurer une présence militaire à long terme dans les pays du Golfe. Ainsi, les États-Unis ont eux-mêmes provoqué ces attentats, estime le professeur américain.

Les réalistes avaient également prédit l'échec de l'opération américaine en Afghanistan, notamment après que la guerre en Irak avait permis aux talibans de regrouper leurs forces. Les USA auraient pu sacrifier bien moins d'hommes et de moyens, souligne l'expert.

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Selon Walt, cette même approche aurait fonctionné dans les relations avec l'Iran. L'auteur félicite Washington pour l'accord nucléaire avec Téhéran mais note que ses conditions auraient pu être plus favorables s'il avait été conclu plus tôt, quand l'infrastructure nucléaire iranienne étaient moins développée.

Une autre erreur des USA est d'avoir instauré des "relations particulières" avec Israël, qui ont nui aux deux pays. En particulier, Walt est opposé au soutien inconditionnel de Tel-Aviv par Washington sur le dossier palestinien.

Et, bien sûr, les réalistes auraient expliqué à Barack Obama qu'il ne fallait pas renverser le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et provoquer l'apparition d'un nouvel État délinquant. Enfin, ils auraient pu convaincre le président que les fortes déclarations contre le président syrien Bachar al-Assad n'étaient pas dans l'intérêt des Etats-Unis.

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