La situation est telle que "je crains que l'on aille au-devant de difficultés qui vont se traduire par des manifestations et troubles à l'ordre public", a estimé de son côté lors de ses vœux à la presse le préfet de la région Bretagne, Patrick Strzoda.
Fin janvier, "on aura traité 1.000 dossiers d'éleveurs porcins en termes d'aide à la trésorerie, d'aide à la restructuration de la dette" dans le cadre du plan de soutien à la filière mis en place par le gouvernement cet été, a dit le préfet. Mais "pour bon nombre, malheureusement, ce ne sera (…) pas suffisant pour éviter des cessations d'activités", a-t-il reconnu.
"Chaque jour, on a connaissance autour de nous de gens qui arrêtent", confirme Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine (FNP), affiliée à la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire.
En cause, notamment, un prix au cadran tombé début janvier à 1,07 euro le kilo de viande de porc, sous l'effet conjugué de l'embargo russe sur l'agroalimentaire européen, de la guerre des prix dans la grande distribution et de la perte de compétitivité de la filière porcine française. Un montant largement insuffisant pour couvrir les coûts de production des éleveurs et leur permettre de se dégager un salaire.