Il y a trois ans seulement, la Russie était un des premiers importateurs de porc au monde, et le pays n'était devancé dans ce domaine que par le Japon, rapporte Bloomberg.
D'après le département de l'Agriculture des Etats-Unis, la production porcine russe a augmenté en trois ans de 26%, ce qui a permis de réduire les importations de 80%.
"À vrai dire, pour notre pays, c'était honteux d'importer autant. Aujourd'hui, on voit la situation s'inverser", explique le chef de l'Union nationale des producteurs de porc Youri Kovalev.
D'après Bloomberg, la reprise dans le secteur est avant tout due au soutien accru accordé par le gouvernement russe suite à l'introduction d'un embargo alimentaire sur les produits provenant de l'UE et des Etats-Unis.
Selon les estimations du département américain de l'Agriculture, la production de porc russe devrait augmenter de 5,7% en 2016 et atteindre 2,78 millions de tonnes.
Moscou a décrété en janvier 2014 un embargo sur le porc européen suite à la découverte de cas de fièvre porcine africaine chez des sangliers morts en Lituanie et en Pologne.
L'embargo russe a particulièrement affecté les éleveurs français. Le ministre français de l'Agriculture a évalué les pertes liées à cet embargo à 44 millions d'euros pour la filière porcine française, malgré la hausse des exportations vers la Chine, qui n'ont pas suffi à compenser la fermeture du marché russe. En outre, suite à la perte du marché russe, "100.000 à 150.000 tonnes de porc supplémentaires" se sont retrouvées sur le marché européen, a précisé M.Le Foll.
D'après un sondage réalisé en ligne par la chaîne BFM TV, 90% des Français jugent nécessaire d'obtenir la levée des sanctions antirusses en vue de pallier la crise dans le secteur agricole national.