La Suisse pourrait expulser jusqu'à 18.000 étrangers par an

© AFP 2024 Fabrice CoffriniManifestration à Berne contre une initiative d'expulser les étrangers. Archive photo
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Une initiative proposée par le parti suisse Union démocratique du centre (UDC) peut provoquer l'expulsion de 18.000 étrangers par an, selon les opposants de l'initiative.

L'UDC propose d'expulser automatiquement les étrangers reconnus coupables de crimes. Le texte sera soumis au vote populaire le 28 février prochain.

Cette proposition est plus sévère par rapport à l'initiative adoptée en 2010, qui prévoit l'expulsion automatique des étrangers condamnés pour des crimes graves comme le meurtre, le vol à main armée, les agressions sexuelles, le trafic de drogue et l'abus de biens sociaux.

L'UDC affirme que les autorités fédérales ont été très laxistes dans l'application de la mesure initiale qui permet d'expulser seulement 500 personnes par an. Selon le parti, le nouveau texte permettra de garantir la sécurité des résidents respectueux de la loi.

Cependant, selon le comité interpartis opposé à l'initiative de l'UDC, ce texte contredit les principes fondamentaux de la primauté du droit et n'apportera rien de plus pour répondre à des agressions du type de celles qui se sont produites à Cologne la nuit de la Saint-Sylvestre.

"Nous nous sommes réunis ici aujourd'hui pour empêcher l'adoption de cette initiative", a déclaré lundi Filippo Lombardi, sénateur démocrate-chrétien du Tessin lors d'une conférence de presse à Berne.

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Le comité est préoccupé par le fait que la nouvelle initiative concernera non seulement les demandeurs d'asile et les étrangers au statut précaire ou dépourvus de droit de séjour, mais l'ensemble de la population étrangère, soit un quart des habitants du pays, y compris les étrangers de la deuxième génération nés en Suisse.

Par exemple, une femme de ménage espagnole vivant en Suisse depuis 40 ans, qui  omet durant trois mois de verser ses cotisations sociales, devrait être automatiquement expulsée en vertu de la loi proposée, d'après la conseillère nationale-socialiste vaudoise Cesla Amarelle.

Au total, environ 18.000 personnes par an seraient expulsées du pays, affirment les opposants de l'initiative.

De plus, l'adoption de cette initiative peut compliquer les relations entre la Suisse et l'Union européenne. Le renvoi systématique des délinquants étrangers n'est pas compatible avec les normes de la Cour européenne des droits de l'homme. 

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