L'absence des navires indispensables peut affecter gravement la campagne militaire américaine en Syrie, ainsi que l'opération maritime dans la mer de Chine méridionale, rapporte le journal américain The National Interest.
Au cours des dernières années, la flotte américaine de porte-avions s'est réduite à seulement dix navires, tandis que, conformément à la loi de son pays, pour ses opérations la marine américaine doit posséder au minimum 11 porte-avions.
La marine américaine exploitait une douzaine de porte-avions jusqu'en 2007, année où le "John F. Kennedy" (USS John F. Kennedy, CV-67) a été retiré. Après, en 2013, le Congrès a approuvé la demande du Pentagone de ne garder que 10 navires en service, ayant déclassé le porte-avions "Enterprise" (USS Enterprise, CVN-65) qui a servi la marine pendant 50 ans.
Les autorités américaines se sont décidées de sacrifier l'"Enterprise" en faveur d'un nouveau navire, le "Gerald R.Ford" (USS Gerald R.Ford, CVN-78), dont la mise en service était initialement prévue pour 2016. Mais l'écart entre le déclassement du modèle précédent et la mise en service du nouveau navire est beaucoup plus longue que prévu, raconte le journal américain.
"Il était prévu que la période des 10 porte-avions s'étende sur 14 mois, mais maintenant l'écart s'est élargi à huit ans en raison des essais supplémentaires de résistance à l'impact qui avaient été ajoutés au programma du pré-déploiement du +Gerald R.Ford+", a expliqué Bryan Clark du Centre pour les évaluations stratégiques et budgétaires au Navy Times.
Pour minimiser les conséquences négatives d'un tel écart, la marine américaine doit prolonger le temps de déploiement de ses porte-avions en mer au-delà de la limite actuelle de sept mois, ou alors réduire le temps d'entretien des navires dans le chantier naval. Mais aucune de ces options n'est bonne pour une flotte de porte-avions américaine qui a déjà atteint les limites de son potentiel.
Il est désormais évident que la réduction de la flotte de porte-avions de 16 à moins de 12 unités après la guerre froide a été une erreur. La marine américaine a besoin d'au moins 16 porte-avions afin de relever ses défis mondiaux.
"Il n'est pas facile de prendre un groupe de 10 porte-avions et de les exploiter comme si vous en aviez 16 (…) À un certain moment, les roues se détachent du panier", cite en conclusion l'amiral américain à la retraite John Harvey.