Le contexte tendu en Europe, la chute des cours du brut, etc., sont autant de situations dont Ankara aurait pu ou du profiter. Cependant, la Turquie s'est retrouvée malmenée sur l'échiquier géopolitique de 2015 et a laissé filé un bon nombre d'opportunités, estime l'économiste en chef pour l'Europe centrale et orientale auprès de la banque Unicredit Lubomir Mitov.
Concrètement, la situation difficile en Europe offrait de multiples possibilités de profits à Ankara, avec notamment une Banque centrale européenne qui augmentait ses achats d'avoirs dans le but de maintenir l'économie à flot, précise M. Mitov dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNBC.
"La Turquie n'est pas performante, et ne l'a pas été de l'année… Et les élections n'y ont rien fait".
L'économiste a également pointé la faiblesse d'Ankara qui sort des élections 3 à 4% plus faible que ce à quoi on pouvait s'attendre.
Et malgré toutes les tentatives du précédent gouvernement d'établir des rapports amicaux avec les pays voisins, la Turquie ne s'avère aujourd'hui disposer d'aucune relation de bon voisinage, s'étant brouiller avec l'Irak, l'Egypte et la Syrie. De plus, comme si cela ne suffisait pas, elle a abattu un bombardier russe Su-24, une drôle de façon de nouer des relations d'amitié, non?
Les mesures en conséquence n'ont pas tardé à apparaître. Au stade où nous parlons, la Turquie, confrontée à un embargo russe, voit ses entreprises faire faillite, surtout dans les domaines du tourisme et de l'alimentation, sans parler des critiques qui l'assaillent de toutes parts…
Enfin, la communauté internationale est désormais à l'affut de la moindre démarche entreprise par M. Erdogan. C'est bien une année sans pour la Turquie.